Le décryptage éco. Dépenses de Noël des Français : ce qui change cette année
C’est la dernière ligne droite avant Noël. Dans ce contexte un peu particulier, les Français dépensent-ils comme les années précédentes ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Malgré la crise, le budget prévu pour Noël est même un peu supérieur à l’an dernier : 50 euros en plus. Au total, 600 euros – cadeaux, repas et déco compris –, mais attention, c’est une moyenne, avec de grosses disparités entre les Français : entre les cadres, qui ont de l’épargne, et qui ont même plus d’argent que d’habitude, car ils ont moins dépensé en voyages, restaurants, sorties et les ouvriers, intérimaires, indépendants, plus touchés par la crise, qui eux réduisent d’une centaine d’euros leurs dépenses par rapport à l’an dernier.
Comme toujours, ce sont surtout pour les cadeaux que l’on dépense le plus : pas question de priver les enfants de jouets. Même les familles modestes font tout pour maintenir ces achats. La semaine du Black Friday, selon le cabinet NPD, les ventes de jouets ont bondi de 30%. Ce mois de décembre, les grandes enseignes comme JouéClub et la Grande Récré ont quasiment rattrapé le niveau habituel de ventes.
Les produits phares de ce Noël 2020 sont les jeux de sociétés, comme le Monopoly, le Cluedo, la Bonne paye… Avant même la pandémie, ils plaisaient, mais après deux confinements et des Français invités à rester chez eux, en famille, ils se vendent très bien : + 10% ce mois de décembre. Les livres aussi connaissent un regain d’intérêt, pour le plus grand plaisir des libraires.
Le coronavirus a changé le type de cadeaux
Tout ce qui est lié au télétravail marche très fort : comme les plateaux-supports pour ordinateurs, pour tablettes, les chaises ergonomiques , les bureaux adaptés. C’est ce que constatent la Fnac-Darty ou Cdiscount qui note par exemple, en décembre une hausse de 160% des ventes de bureaux par rapport à la même période l'an dernier, et plus de 250 % pour les chaises de bureau. Pareil pour la déco, tout ce qui améliore l’intérieur, l’aménagement de la maison, se vend très bien. Sur la gourmandise, les Français dépensent plus : Ferrero a vu ses ventes de calendriers de l’avent progresser cette année de 15%.
Les métiers de bouche parmi les premières victimes
Il y a des craintes concernant les repas de Noël. Les Français veulent faire plaisir et se faire plaisir, mais ils seront moins nombreux à table, et certains vont même annuler la réception familiale. Cela va peser sur les métiers de bouche, les traiteurs. C’est sans compter sur les restaurants, fermés. À Rungis, les grossistes qui les livrent sont ceux qui souffrent le plus. Les produits issus de la pêche, les crustacés sont en baisse de 50%, pareil pour les tripiers. Et les commandes des particuliers ne compenseront pas les pertes.
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