Le décryptage éco. En 2017, où sera la croissance ?
Le début d’année, c’est l’heure des prévisions économiques, tous les grands organismes internationaux ont donné leurs chiffres : comment se présentent les perspectives de croissance dans le monde pour cette année 2017 ?
Comment se présentent les perspectives de croissance dans le monde pour cette année 2017 ? La croissance c’est un peu notre Graal. C’est, comme le dit joliment l’économiste Daniel Cohen, "la religion du monde moderne, l’élixir qui apaise les conflits, la promesse du progrès infini". Voilà pourquoi on y attache tant d’importance.
Quand on prend un peu distance, dans la peau de Thomas Pesquet par exemple, notre astronaute en mission autour de la terre, quand on regarde la planète à distance, on aperçoit comme un halo de lumière sur une partie du monde. Et cette partie du monde qui brille plus que les autres, c’est l’Asie, plus que jamais : pas moins de 12 pays vont croître à forte vitesse, avec des taux de croissance économique entre 5 et 8%, et notamment les deux mastodontes que sont l’Inde et la Chine. A eux deux, elles pèsent plus de deux milliards et demi d’habitants, c’est à dire un gros tiers de la population mondiale.
C’est colossal. Ces deux géants que sont la Chine et l’Inde sont plus que jamais les locomotives du monde, même si la Chine a changé de modèle de croissance et croît désormais moins brutalement que dans les décennies passées. Cette montée en puissance de l’Asie va confirmer, en 2017, le grand basculement qu’on a vécu dans les dix ans qui viennent de s’écouler. Il y a dix ans, les pays émergents et en développement représentaient à peu près 50% de la richesse mondiale. L’autre moitié était celle des pays les plus développés.
En 2017, ce sera plus de 60%, c’est à dire que les pays émergents et en voie de développement, engagés dans une course de rattrapage, pèsent désormais plus lourd dans le PIB mondial que les pays développés. C’est un basculement spectaculaire, historique même.
Des soucis avec la zone euro
Pris globalement, les pays occidentaux vont être en dessous, parfois même très en dessous de la moyenne mondiale qui devrait être légèrement supérieure à 3% en 2017. Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers l’Amérique. Malgré les promesses d’investissements massifs et de dérégulation de Donald Trump, et l’euphorie de la bourse, tous les experts prévoient un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis. C’est la fin d’un cycle pour la première économie mondiale. Après un petit 2% en 2016, ce sera 1,5% en 2017, avec beaucoup d’incertitudes, on est donc très loin de 4% promis par Donald Trump.
En Europe, ce ne sera pas beaucoup mieux, et même très moyen, à vrai dire. La Banque centrale européenne vient même d’abaisser légèrement ses prévisions : la plupart des 19 pays de l’euro vont connaître un ralentissement en 2017. Malgré de nombreux atouts, la zone euro a un vrai problème de croissance, et cela en dépit du soutien considérable de la Banque centrale européenne qui ne peut pas tout faire.
Une année électorale pour la France qui va marcher au ralenti
Les années électorales sont rarement formidables pour la croissance et pour l’économie, ce sont souvent des années d’attentisme et de prudence. Les prévisions nous disent aujourd'hui que la France est comme abonnée à la vitesse lente, un petit moteur pour un tout petit filet de croissance, un peu plus de 1%. Ce ne sera pas le moindre des défis qu’aura à affronter le prochain président de la République : il faudra faire des choix, réformer et piloter le pays dans un contexte extrêmement contraint, au moins sur une grande partie du mandat. Ça serait bien que les nombreux candidats à la présidentielle en parlent un peu, non ?
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