Le décryptage éco. OPA de Suez sur Veolia : la bataille de l'emploi
La bataille Suez-Véolia, les deux géants français de l’eau et des déchets, n’en finit pas. Lundi dans le journal "Les Echos", Antoine Frérot, le patron de Veolia qui veut racheter Suez, revient à la charge et promet des garanties. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Antoine Frérot, dirigeant de Veolia, ne lâche pas son ambition de créer un super champion français de l’écologie alors même que Suez rejette depuis 15 jours toute idée de rapprochement. Dans une interview donnée au journal Les Echos lundi 14 septembre, le dirigeant de Veolia défend son projet. Pour convaincre son concurrent de se laisser absorber, Antoine Frérot promet de maintenir les emplois dans le groupe.
L'objectif est de rassurer les 90 000 salariés de Suez, qui craignent de voir leur poste disparaître dans cette fusion. La semaine dernière, les syndicats ont organisé des manifestations Antoine Frérot, chez Veolia, leur répond : il n’y aura strictement aucun risque de perte d’emploi, y compris pour les activités que Suez pourrait être amené à céder à d’autres entreprises – si le rachat se faisait Et pour éviter que les promesses ne s’envolent, le dirigeant est prêt à mettre ses engagements par écrit.
Un dossier très politique
Mais il y a peu de chances que ces promesses puissent faire changer d’avis Suez. Pour l'entreprise, l’offre d’achat de Veolia est hostile. Hors de question de passer sous la coupe de son concurrent de toujours, de son frère ennemi. Le problème est que Suez n’a pas forcément les moyens de s’opposer. Le groupe est fragilisé par des problèmes internes de management et une partie des actions de Suez est détenue par Engie qui pourrait être tenté de les vendre.
C’est aussi aux élus qu’Antoine Frerot s’adresse lundi matin dans Les Echos. Veolia et Suez doivent être auditionnés la semaine prochaine par l’Assemblée nationale. L’affaire est suivie de près par l’Élysée et Matignon. Sur le papier, le gouvernement est plutôt favorable à cette fusion. Mieux vaut une alliance entre deux groupes français plutôt que de voir les Chinois mettre la main sur une partie de nos actifs stratégiques. À ceci près que le gouvernement veut éviter une casse sociale de grande ampleur à un moment où les plans sociaux se succèdent.
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