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Le décryptage éco. L'épineux dossier qui attend Jean-Pierre Farandou à la SNCF : l'ouverture à la concurrence

Emmanuel Macron a choisi Jean-Pierre Farandou pour diriger la SNCF. Celui qui va succéder à Guillaume Pépy va avoir un gros dossier à gérer : l’ouverture à la concurrence du rail français. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié
Temps de lecture : 3 min
Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF à partir du 1er janvier 2020. (ERIC PIERMONT / AFP)

Jean-Pierre Farandou va avoir un gros dossier à gérer : l’ouverture à la concurrence du rail français. Le successeur de Guillaume Pépy va prendre les rênes de la SNCF le 1er janvier prochain, au moment où l’entreprise va précisément changer de statut pour se transformer en société anonyme à capitaux publics. Autant dire une petite révolution dans le ferroviaire, parce que ce sera la pleine ouverture à la concurrence pour les trains régionaux, les TER mais aussi les grandes lignes. La fin du monopole.  

Ce qui veut dire préparer l’entreprise à affronter le marché, batailler sur des appels d'offres pour remporter des contrats en France comme à l'international. Jean-Pierre Farandou a fait presque toute sa carrière dans le giron de la SNCF, il connaît bien l’ensemble du secteur, les forces et faiblesses des concurrents, de ces opérateurs qui demain se positionneront face à la SNCF pour obtenir la gestion des lignes. C’est un plus .  

Un vaste chantier social avec le changement de statut de la SNCF

Un gros chantier social l'attend aussi. Là aussi le big bang se prépare, puisqu‘à partir du 1er janvier, la SNCF ne pourra plus recruter ses agents au statut de cheminot, c’est-à-dire avec les avantages liés au régime, comme l’emploi à vie, le système de retraite très particulier. Tout va être réorganisé, les métiers, mais aussi les salaires. C’est tout un pacte social qu’il faut repenser et négocier avec les syndicats. Les discussions ont déjà commencé, elles doivent se tenir tout l’hiver.  

Le chantier est tellement important qu’il y a peu de chances qu’il soit bouclé lorsqu’il va s’installer dans le fauteuil de Pépy. A priori, il va même arriver au moment le plus difficile, dans la phase de finalisation du nouveau pacte social, s’il n’y a pas d’accord avec les syndicats – ce qui n’est pas à exclure – il lui faudra trancher. Mais il a l’avantage d’avoir suivi le dossier de près : il est depuis juin dernier, président de l’Union des transports publics (UTP), l’organisation patronale qui négocie actuellement avec les syndicats la création de la convention collective du ferroviaire.  

La réforme des retraites va compliquer la donne

Et tout cela, pour finir, dans le contexte plus large de la réforme des retraites du gouvernement. Une donnée qui promet de lui compliquer considérablement la tâche, car les cheminots n’ont pas envie de voir leur régime particulier se fondre dans le grand système universel de retraite voulu par Emmanuel Macron. Ce sera assurément, un facteur de tensions supplémentaires.                    

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