Le décryptage éco. La France a la cote auprès des investisseurs étrangers
Bonne nouvelle, la France attire les investisseurs étrangers. Elle résiste mieux aux chocs que ses voisins européens. Au point même de passer devant les Allemands. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
La France réalise une véritable prouesse étant donné le contexte international très secoué en ce moment mais les investisseurs étrangers viennent plus dans l’hexagone ouvrir des usines, les agrandir, implanter des centres de recherche qu’ils ne le font chez nos voisins et notamment chez nos voisins allemands. C’est ce que révèle le baromètre réalisé par le cabinet de consulting EY.
La France devance l'Allemagne
Avec plus de 1 000 projets d’investissements l’année dernière, la France est passée de la 3e à la 2e place sur le podium des destinations les plus attractives du vieux continent, devant l'Allemagne. Au point même de talonner l’Angleterre, championne en titre depuis plus de dix ans en la matière, même si avec le Brexit, le Royaume-Uni perd un peu de sa superbe auprès des milieux d’affaires.
Plusieurs choses attirent les investisseurs : la stabilité politique, mais aussi l’image de la France. Les investisseurs ont pour 80% une perception positive de la France. Et ce, malgré le climat social de ces derniers mois. La crise des "gilets jaunes" n’a pas eu trop d’impact, au moins pour l’instant. Les milieux économiques ont apprécié qu’Emmanuel Macron tienne bon sur les reformes promises, ça les a rassurés nous dit l’enquête. Par exemple, la baisse de l’impôt sur les sociétés est maintenue, ou encore la loi Pacte qui doit faciliter la vie des entreprises a bien été votée, les ordonnances réformant le code du travail n’ont pas été remises en cause. Tout ça a joué en notre faveur. Les investissements se feront dans des projets industriels, dans la métallurgie, la chimie, la plasturgie, notamment dans les Hauts-de-France, mais aussi dans la pharmacie, l’agriculture ou encore l’agroalimentaire qui vont générer des ouvertures de sites en Auvergne-Rhône-Alpes, ou dans le Grand-Est.
Première destination des centres R&D
Cet engouement profite donc aussi aux régions, dont la part progresse cette année. Lyon concurrence Paris, Toulouse et Bordeaux sont aussi très attractives aux yeux des étrangers et PACA, la région Sud, continue d’attirer des entreprises de recherche et développement. C’est d’ailleurs un des points les plus marquants de ce baromètre : la France est devenue la première destination des centres de recherche et développement étrangers. L’enquête fait ainsi état de près de 150 projets de créations ou d’extensions de sites dans ce domaine. C’est plus que l’Angleterre et l’Allemagne réunies. Soit une hausse historique de 85%. Par exemple, les dirigeants interrogés disent que Paris pourrait être la ville la plus susceptible en Europe de lancer le prochain Google, devant Berlin et Londres.
À l’avenir, la France pourrait faire mieux même si l’environnement global, souligne l’étude reste extrêmement fragile, car en volume d’investissements, la tendance est au repli. L’attractivité de l’Europe enregistre une baisse historique, de moins 4%. Mais la France a une carte à jouer, à condition de continuer à investir dans les compétences, les infrastructures.
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