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Le décryptage éco. La plus vieille banque du monde risque la faillite et fait trembler la zone euro

Monte dei Paschi di Siena n’a pas réussi son sauvetage et se tourne vers l’État. Elle fait partie de ces banques dont la situation qui peut encore faire trembler la zone euro.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Enseigne de la banque italienne Monte dei paschi di siena à Milan, le 19 janvier 2016. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

En Italie, Monte dei Paschi di Siena est la banque qui peut encore faire trembler la zone euro. Cette banque, c’est à la fois un feuilleton interminable et un puits sans fond. Fondée en 1472, c’est effectivement la plus vieille du monde, mais c’est aussi une banque qui a fait n’importe quoi au point qu’aujourd’hui personne ne veut y investir un kopec.

Pour preuve, elle n’a pas réussi hier à trouver les cinq milliards qui lui manquaient pour renflouer ses finances et éviter la faillite. La banque n’a plus que quatre mois de trésorerie en caisse. Le contexte politique a aussi joué contre elle. Le manque de stabilité du gouvernement italien a découragé les investisseurs.

Tout cela contrecarre tous les plans de la banque qui devait aussi se débarrasser de 28 milliards actifs pourris, c’est-à-dire de prêts qui ne seront jamais remboursés, supprimer 2 600 postes et fermer un agence sur quatre. C’est donc maintenant l’État qui volera à son secours.  

Une crise qui touche tout le secteur bancaire italien

Monte dei Paschi di Siena, la troisième banque d’Italie, c’est 14 milliards de pertes en quatre ans et huit milliards d’augmentation de capital déjà englouti. Monte dei Paschi di Siena est un fiasco financier complet. Ses clients retirent aujourd’hui en masse leurs avoirs de la banque. Un manque à gagner important quand on sait qu’elle devra honorer 12 milliards d’obligations qui arrivent à échéance l’an prochain. Son titre a perdu 87 % en bourse.

Ce scénario se retrouve dans six autres banques italiennes qui pourraient aussi se tourner vers l’État. Trop d’établissements, 700 en tout, trop petits, trop de risques pris, c’est en gros ce qui résume cette crise des banques italiennes.

Le client devrait payer l’addition

Rome a voulu éviter que la banque ne tende la sébile directement auprès de ses clients, dont 40 000 petits épargnants qui ont investi dans ses produits. C’est pourtant ce que prévoient les règles européennes pour éviter que le contribuable ne paie.

L’Italie doit donc résoudre la quadrature du cercle. Nationaliser la banque est tabou, ce serait une première depuis Mussolini. Ne pas garantir  son avenir est impossible. Les deux chambres ont donc voté hier un emprunt de 20 milliards en tout pour les banques italiennes en difficulté, au risque de creuser encore plus la dette du pays et de se faire taper sur les doigts par Bruxelles.

La manière dont Monte dei Paschi di Siena sera sauvée donnera le ton. Mais dans le contexte politique actuel avec la montée du mouvement cinq étoiles, une association de consommateurs dénonce déjà ce plan qui va coûter, selon elle, 833 euros par famille et par an, rien que pour les banques.

 

 

 


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