Le décryptage éco. Le Brexit, c’est parti !
Le Parlement britannique a donné son accord au déclenchement de l’article 50 qui doit permettre au Royaume uni de sortir de l’Union européenne. Et c’est maintenant que le Brexit va vraiment commencer.
Theresa May doit encore envoyer sa lettre à l’union européenne. D’ici à la fin du mois, dit-on, sans doute après les élections néerlandaises de demain et les 60 du traité de Rome dans 10 jours. Mais les choses sérieuses commencent bien maintenant entre le Royaume uni et l’Union européenne avec une inconnue. La Grande-Bretagne paiera-t-elle les 60 milliards d’euros d’engagements qu’elle a déjà pris vis-à-vis de l’Union jusqu’en 2020 ? Philip Hamond le ministre des finances a déjà répondu: « le royaume uni, dit-il, est une nation qui honore ses obligations ». L’Europe devra néanmoins compter, dans son prochain budget, sans la contribution britannique, un manque à gagner d’un peu plus de 11 milliards d’euros. Les anglais eux, ne recevront plus les 8 milliards d’euros de subvention venues de Bruxelles. Pour David Davis, M. Brexit au sein du gouvernement, le pays se prépare même l‘échec des négociations qui vont durer deux ans rien que pour la sortie.
Quelles conséquences pour la France
Le royaume uni est notre 5ème client, il nous a acheté en 2015 pour 31 milliards de produits. C’est aussi notre huitième fournisseur qui nous vend de l’aéronautique et des produits pharmaceutiques. C’est LE pays auquel nous vendons plus que nous achetons et donc avec lequel nous avons notre plus gros excédent commercial. Ça va évidemment peser sur l’économie française. Et la facture devrait être salée aussi pour le Royaume uni, environ 100 milliards d’euros et un million d’emploi selon la confédération des industries britanniques. Mais une fois sortie de l’Union, la Grande-Bretagne pourra nouer des accords commerciaux comme elle le veut sans demander l’avis de personne et son partenaire particulier, ce sont bien évidemment les Etats-Unis de Donald Trump qui vantait, lui-même les mérites du Brexit lors de son arrivée au pouvoir.
Le retour du référendum écossais
L’Ecosse, qui a voté à 62 % pour le maintien dans l’UE, c’est elle qui détient le pétrole, 99 % des ressources en hydrocarbures du royaume uni sont sous les eaux écossaises de la mer du Nord. Son économie représente 10 % du PIB britannique alors que sa population n’en représente que 8%. Elle exporte, Whisky, laine, saumon mais essentiellement en Grande-Bretagne. Ça va être compliqué. Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise, doit soumettre son nouveau projet de référendum sur l’indépendance à Londres qui, trop occupé par le Brexit, peut faire la sourde oreille. Beau chaos à prévoir outre-Manche. Cela dit, les conséquences du Brexit demeurent encore inconnues, d’autant que, depuis le vote de juin dernier, l’économie britannique à bien résisté, avec une croissance de 2 %, un chômage au plus bas historique, et des exportations soutenues par la faiblesse de la Livre. Le cas britannique déconcerte. Même la banque d’Angleterre avoue s’être trompée dans ses prévisions. Mais jusque-ici, rien n’était fait, c’est maintenant que ça commence.
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