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Le décryptage éco. Les arrêts de travail en France : quelle réalité ?

Les arrêts maladie sont dans le viseur de l’exécutif. Des arrêts qui augmentent de 4% par an. Les entreprises pourraient payer désormais ces arrêts maladie. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un stéthoscope posé sur des formulaires d'arrêt de travail. (MAXPPP)

Charlotte Lecocq, députée la République en marche, remet mardi 28 août, au gouvernement un rapport sur la santé au travail. L‘occasion de revenir sur les arrêts maladie qui sont dans le viseur de l’exécutif. Edouard Philippe en a parlé ce week-end car au milieu de l’été, on avait appris que le gouvernement avait pour projet que les entreprises paient désormais les arrêts maladie, alors qu’actuellement, ils sont pris en charge par la sécurité sociale. L‘idée évidemment avait fait bondir le patronat, qui a réussi à faire reculer l’exécutif. Le Premier ministre a expliqué dans son interview au JDD ce week-end qu’on en restait donc au statu quo. La sécurité sociale continuera de les prendre en charge. En tout cas pour le moment.

Le débat continue 

Le Premier ministre a largement pointé du doigt l’augmentation des arrêts maladie dans notre pays, en moyenne près de 4% de hausse par an. Ce qui signifie qu’en trois ans, le nombre de journées indemnisées est passée de 11 à 12 jours par an par salarié du privé. Ce qui fait dire à Edouard Philippe : "C’est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire !" Une formule maladroite qui a choqué plusieurs syndicats de médecins, qui estiment qu’ils ne sont loin de donner des jours de vacances aux actifs !

Une hausse des arrêts maladie due, entre autre, à une mauvaise gestion du travail 

Ce sont surtout les arrêts maladie de courte durée, qui ont le plus augmenté ces dernières années malgré les jours de carence, c’est à dire ces jours au début de l’arrêt maladie qui ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale et pendant lesquels le salarié ne touche rien. Selon plusieurs spécialistes, ces arrêts sont à mettre en conséquence directe avec une mauvaise gestion du travail, du stress, de l’épuisement professionnel, ce que l’on appelle le burn out. Le salarié s’arrête parce qu’il n’en peut plus nerveusement de la pression, d’un manager, d’une organisation du travail défaillante.

D’ailleurs, la ministre de la santé Agnès Buzyn a elle-même expliqué cet été que si l’augmentation de ces arrêts est liée à une hausse de la pénibilité psychologique,
il est normal que les entreprises aient un rôle à jouer. 

L’objectif pour le gouvernement est aussi de faire des économies 

Chaque année, ce sont plus de 10 milliards d’euros qui sont consacrés à l’indemnisation des arrêts maladie. Autant d’argent, selon le gouvernement, qui ne va pas ni aux hôpitaux ni aux nouveaux traitements. Le débat est loin d’être terminé
Ne serait-ce que parce que cet automne, les partenaires sociaux vont négocier sur le sujet de la santé au travail.

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