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Le décryptage éco. Les tarifs de l'électricité vont augmenter de 6%

Les tarifs réglementés de l’électricité vont augmenter. La commission de régulation de l'énergie qui fixe les prix devrait annoncer ce jeudi 7 février une augmentation de 6%. Le décryptage éco de Fanny Guinochet, ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les prix de l'électricité vont augmenter de 6% en 2019. (illustration) (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

La facture d'électricité sera plus lourde d'ici trois mois. Les prix devraient augmenter de 6%. La commission de régulation de l’énergie, autorité indépendante, qui fixe les prix du gaz et de l’électricité va se prononcer ce jeudi 7 février. Le gouvernement aura trois mois pour suivre les recommandations de la commission, ce qui nous emmène jusqu’au 7 mai. Sans surprise, les tarifs devraient augmenter d'exactement 5,9%, toutes taxes comprises. Ce qui représente environ 85 euros par an en moyenne pour un foyer qui se chauffe à l’électrique.

C’est une des plus fortes hausses de ces dernières années. Elle concernera tous les consommateurs résidentiels abonnés d’EDF c’est à dire plus de 25 millions de foyers mais aussi les petits professionnels, c'est-à-dire un peu plus de 3 millions de sociétés.

Le gouvernement peut-t-il ne pas suivre ces recommandations ?

En pleine crise des gilets jaunes, Edouard Philippe s’est engagé à ne pas augmenter les prix de l’électricité et du gaz en hiver, au moment où la consommation est la plus élevée. Le Premier ministre a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait "usage des délais prévus par la loi pour protéger les foyers français les plus modestes". La hausse devrait entrer en vigueur début mai.

Le gouvernement peut toujours ne pas suivre ces recommandations mais c’est risqué, voir impossible. Même si 80% des foyers sont encore clients EDF, le marché de l’électricité est aujourd’hui très concurrentiel, avec de nombreux acteurs. Le gouvernement ne peut pas déterminer un prix régulé de l'énergie, comme ça, de façon totalement déconnectée du marché. Sans quoi les concurrents ne laisseront pas passer et l’attaqueront en justice.

Les foyers risquent des factures de rattrapage

Il est arrivé que les gouvernements ne suivent pas les hausses prévues par la commission de régulation de l’énergie, mais à chaque fois, ils se sont retrouvés devant les tribunaux et ils ont perdu. Les gouvernements Fillon mais aussi Ayrault s’en souviennent et les consommateurs encore plus. Au final, le dédommagement mais aussi le rattrapage des prix se répercutent toujours sur les consommateurs. C’est ainsi qu’en 2016, EDF avait réclamé un milliard d’euros à ses abonnés après un gel en 2014 des tarifs, décidé par Ségolène Royal lorsqu’elle était ministre. 

Seul moyen de baisser le prix de la facture, baisser les taxes

Les taxes composent un tiers de la facture d’électricité. Mais l'exécutif ne prévoit pas de baisse. Ce serait des recettes fiscales en moins pour les caisses de l'État. Le gouvernement estime qu’il y a déjà de nombreux dispositifs pour limiter le choc de ces hausses de tarifs pour les ménages les plus modestes. Il y a notamment le chèque énergie et les tarifs sociaux. Il n’a pas très envie d’aller au-delà. 




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