Le décryptage éco. Négociations entre agriculteurs et supermarchés : les producteurs toujours perdants
C’est là qu’une grande partie du montant de votre caddie se décide. Les négociations entre producteurs et supermarchés, qui fixent le prix du lait, des œufs et de nombreux articles alimentaires viennent de se terminer. Peut-on s’attendre à des baisses de prix ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
On n’a encore pas le détail, mais ce sera plutôt une très légère hausse, voire une stabilisation, probablement très peu de baisses de prix cette année. Ces négociations entre agriculteurs, intermédiaires, grandes enseignes sont toujours très tendues, mais cette année encore un peu plus que d’habitude. Car le Covid-19 a compliqué la donne : le travail dans les champs a été perturbé, la main-d’œuvre moins disponible avec les confinements, les importations plus difficiles.
En plus, en France, la météo a pesé : avec la canicule l’été dernier, les récoltes ont souffert, le prix des matières premières a flambé : + 25% sur le blé, le maïs. Quand de l’autre côté, les distributeurs, eux, font tout pour payer le moins cher possible.
Encore plus dans un contexte de crise, où ils tiennent à préserver le pouvoir d’achat de leurs clients. Dans cette guerre des prix, le rapport de forces se fait plutôt au détriment des agriculteurs.
Pourtant, la loi EGalim était censée rééquilibrer les choses, mais elle n’a pas eu l’effet escompté. Depuis son adoption, il y a trois ans, elle a bien permis quelques améliorations, comme sur le prix du lait dont les tarifs ont été revalorisés pour les agriculteurs, parce que la filière a réussi à se structurer, les petits producteurs ont réussi à se regrouper pour peser face aux grandes centrales. Mais pour le reste, peu de changement. La loi Egalim ne permettra pas cette année, par exemple, aux producteurs d’œufs, ou de volailles de préserver leur revenu.
L'absence du Salon de l’agriculture a des conséquences fâcheuses
D’habitude, le Salon de l'agriculture se tient à cette période de l’année, il a été annulé en raison du contexte sanitaire, une première depuis sa création en 1964. C’est un vrai coup dur pour le secteur, car c’est une vitrine qui met en valeur le travail agricole, les métiers, les produits, les difficultés aussi… Tous les politiques y passent. C’est un moment de lien avec les Français. La FNSEA, le syndicat agricole, essaie d’organiser des rencontres locales, mais cela n’a pas le même impact.
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