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Le décryptage éco. Saint-Tropez, Arcachon, Deauville… : Uber investit les stations balnéaires

Jusque la fin du mois d'août, le service de chauffeurs en ligne sera à Saint Tropez, Arcachon, la Grande Motte, Deauville et dix autres stations balnéaires et lieux touristiques.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Arrivé à Paris, en 2011, Uber revendique aujourd’hui une présence dans 300 communes, et douze grandes villes en France. (ROBYN BECK / AFP)

Uber débarque aujourd’hui dans plusieurs stations balnéaires : le service de chauffeurs en ligne sera ainsi, jusqu’à la fin du mois d’août, à Saint Tropez, Arcachon, la Grande Motte, Deauville… En tout, quatorze communes de vacances, dont la plupart sont situées en bord de mer. On compte par ailleurs des lieux touristiques comme Avignon ou Aix-en-Provence qui accueillent des festivals. L’idée est de proposer aux vacanciers des trajets entre la gare ou l’aéroport et la maison de location, de les emmener à la plage, de les ramener après une sortie en boîtes de nuit etc.

Elargir son offre, notamment aux touristes étrangers

Arrivé à Paris, en 2011, Uber revendique aujourd’hui une présence dans 300 communes, et douze grandes villes en France. Ce nouveau service est une façon d’élargir son offre, notamment aux touristes étrangers. On imagine déjà que cela ne fait pas que des heureux : c’est effectivement une mauvaise nouvelle pour les chauffeurs de taxis. Dans plusieurs villes, ils se sont d’ailleurs déjà mobilisés en évoquant une concurrence déloyale. C’est le cas à Bayonne, où du côté d’Avignon par exemple, où les chauffeurs se sont tournés vers les autorités, les mairies et les préfectures, ils estiment que les VTC n’ont pas le droit de venir exercer dans une autre ville où ils ont obtenu l’autorisation. Du côté d’Uber, on évoque la possibilité pour des chauffeurs parisiens qui seraient en vacances dans ces zones, de travailler quelques heures. La compagnie américaine se défend aussi en assurant que cette activité contribue à dynamiser l’économie locale. Il faut s’attendre à des contentieux qui finiront devant les tribunaux.

Uber veut se refaire une image

.Avec cette offre, Uber veut se refaire une image : la marque a perdu de sa superbe en France et en Europe. La compagnie s'est régulièrement trouvée sous le feu des critiques, ses collaborateurs ont dénoncé la précarité de leur statut d'indépendant, avec des conditions de travail dégradées, des risques d'accidents, mais aussi des rémunérations très basses. Depuis le 1er juin, la compagnie américaine s’est engagée à mieux protéger ses chauffeurs, avec la mise en place d’une couverture maladie-accident du travail pour les 35 000 chauffeurs qu’elle revendique dans l’Hexagone. Les pratiques fiscales d’Uber sont aussi régulièrement mises en cause et la compagnie américaine est empêtrée dans plusieurs procès en cours. Elle n’est pas la bienvenue dans plusieurs capitales, elle a dû batailler par exemple pour rester à Londres.

Uber n’est d’ailleurs toujours pas rentable : depuis sa création en 2009, l’entreprise n’a jamais été bénéficiaire, malgré une activité qui continue de progresser, et continue d’accuser toujours d’importantes pertes. En mai dernier, la société a encore annoncé presque 500 millions d’euros de pertes sur les trois premiers mois de l’année.

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