Le décryptage éco. Seize départements placés en confinement : un nouveau coup dur pour l'économie
Quel va être poids économique de ce troisième confinement ? Sachant qu’il touche des régions importantes et dynamiques pour notre activité. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi soir un confinement dans 16 départements. Et ce, pour quatre semaines au moins. Parmi les régions concernées, l’Île-de-France, poumon économique de l’Hexagone, qui regroupe plus d’un million d'entreprises, un quart de l’emploi salarié, surtout dans les services. Les Hauts-de-France sont aussi un territoire non négligeable économiquement, avec de nombreuses industries dans l’automobile, le ferroviaire, l’agroalimentaire. Sans oublier la Seine-Maritime et l’Eure : Rouen, le Havre, etc, sont autant de zones stratégiques pour nos exportations avec les voies fluviales, le tourisme. Réunies, ces régions représentent 40% du produit intérieur brut français.
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Certes, dans ces zones, l’activité va continuer, ne serait-ce que parce que les écoles restent ouvertes, mais ce sera en mode altéré, dégradé. En Île-de-France, qui concentre plus d’un cadre sur trois, beaucoup pourront télétravailler, mais ce n’est pas optimal. Enfin, pour tous les secteurs déjà sinistrés, ces nouvelles annonces repoussent encore un peu plus l’espoir d’une reprise : on pense au tourisme, qui fait vivre les Alpes-Maritimes, mais aussi à l’aérien, la restauration, la culture. C’est un nouveau coup dur pour les milieux économiques. François Asselin, le patron des petites et moyennes entreprises parle de "coup de massue."
Les commerces non-essentiels vont subir des pertes
Pour les commerces non-essentiels, c’est la fermeture pendant un mois. Selon les premières estimations de Bercy, dans ces 16 départements confinés, 110 000 commerces vont donc baisser le rideau. Pour beaucoup, la période est toutefois un peu moins cruciale que lors du deuxième confinement de l’automne, où il y avait l’enjeu des fêtes de Noël. Et puis,"le click & collect", la vente en ligne, va se poursuivre, c’est rentré dans les moeurs. Enfin, le gouvernement va continuer à compenser et soutenir l’économie.
Le quoi qu’il en coûte va donc se poursuivre et Bercy a d’ailleurs déjà fait tourner ses calculettes car la facture va encore s’alourdir. Les mesures de soutien de ce troisième confinement vont coûter 1,2 milliard d’euros supplémentaires par mois aux finances publiques. Sachant que le gouvernement verse déjà en ce moment 6 milliards d’euros par mois. Selon le gouvernement, ces nouvelles restrictions vont faire perdre à l’économie 0,2 points du PIB annuel.
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