Cet article date de plus de quatre ans.

Le décryptage éco. Vers une 5e branche de la Sécurité sociale pour nos aînés dépendants

La perte d'autonomie des Francais les plus âgés va coûter cher à l'État. Le gouvernement souhaite lancer un vaste chantier sur la création d'une cinquième branche de la Sécurité sociale qui a été repoussée plusieurs fois. Analyse de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une personne agée dépendante. Photo d'illustration. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

C’était déjà dans les tuyaux avant l’épidémie mais la crise sanitaire a mis en lumière, de façon criante, les limites de notre système de prise en charge des personnes âgées. Et le gouvernement, cette fois, dit vouloir s’atteler au dossier. Il veut couvrir les risques liés à la perte d’autonomie de nos aînés. Et pour cela, il envisage de créer un 5e risque couvert par la Sécurité sociale – à côté des quatre autres qui existent déjà : la retraite, la santé, la famille, et les accidents du travail. Cette nouvelle branche verra le jour dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, qui sera discuté à l’automne prochain au Parlement. Ce 5e risque a pour but d’affecter des financements spécifiques pour les personnes âgées dépendantes  

Un montant de plusieurs milliards d’euros

L’année dernière, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn avait commandé un rapport sur le sujet et on estimait que la France comptera plus de deux millions de personnes âgées en perte d’autonomie en 2050, deux fois plus qu’en 2015. Où trouver l’argent ? C’est un peu technique, mais par exemple, une partie de la contribution sociale généralisée, la CSG, pourra être réaffectée pour nos aînés dépendants. Mais cela ne suffira pas. Certains avaient aussi avancé l’idée d’un nouveau jour de solidarité, comme un nouveau Lundi de Pentecôte travaillé. Plusieurs pistes vont être étudiées. Le gouvernement promet des discussions avec les partenaires sociaux.   

Les marges de manœuvres budgétaires en plus sont réduites

Avec la crise, les comptes publics se sont beaucoup dégradés. Le 22 avril dernier, Bercy a révisé à la hausse ses prévisions de déficit pour la Sécu en 2020 : si on ajoute le régime général et le fonds de solidarité vieillesse, on dépasse les 40 milliards d’euros. Autant vous dire que, dans ce contexte, la création de ce 5e risque promet des discussions animées.     

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.