Le Volontariat International en Entreprise, l’autre "réserve" de la France
Le V.I.E. – ou V.I.A. pour les administrations – est l’héritier de ce que l'on appelait jusqu'au milieu des années 90 la "coopération", le service militaire civil, supprimé par le président de la République de l’époque, Jacques Chirac, en 1996.
Le principe du V.I.E. est l’engagement d’un jeune âgé de 18 à 28 ans à exercer une mission professionnelle à l’étranger, dans une période allant de 6 à 24 mois, rémunérée en fonction de l’éloignement de la métropole.
Quel rapport, me direz-vous, entre ce Volontariat International en Entreprise et la "réserve" relancée par le gouvernement et qui, elle, est directement liée à la sécurité et la défense ? Tout simplement : le patriotisme, mais exprimé sous sa forme économique.
On ne demande pas à un V.I.E. de tenir les armes mais de représenter son pays en lui offrant la possibilité de développer ses capacités en dehors de ses frontières. C’est le même état d’esprit... même si, il est vrai, beaucoup de jeunes le considèrent avant tout comme une occasion de trouver du travail et ne sont pas prioritairement motivés par des raisons patriotiques.
Est-ce que ça fonctionne réellement ce système d’ "engagement" volontaire ?
Depuis le début des années 2000, près de 60.000 jeunes français ont été accueillis par environ 6.000 entreprises. Chaque année, ce sont 9000 V.I.E. qui partent à l’assaut de 130 pays, soutenus notamment par Bpifrance, la banque publique d’investissement.
Généralement, on estime à 95% le taux de jeunes recrues qui trouvent un emploi dans les six mois suivant leur mission.
Mais tous les pays "partenaires" de la France ne reconnaissent pas encore ce système. C’est une bataille que continue de mener notre ministère des Affaires étrangères.
Une "réserve" qui ne dit pas son nom
Le V.I.E. est à la fois une aventure personnelle – qui permet de valoriser son expérience – et, dans le cas de diplômés, de "transformer l’essai" après des études supérieures.
C’est une partie de la France qui s’impose à l’étranger avec sa jeune génération face à de nombreux états qui cherchent à s’imposer sur le plan idéologique, intellectuel et… commercial.
Loin de toute idée protectionniste, il s’agit là de "patriotisme économique", un mot qui, dans le contexte actuel, n’écorche pratiquement plus les langues.
Dans un monde de plus en plus bouleversé, ce n’est probablement plus la question de "souveraineté" des Etats qui doit l’emporter mais celle de l’"influence" sociale, économique et culturelle des Etats-Nations occidentaux. Le V.I.E. français en est certainement l’une des expressions les plus concrètes.
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