Législatives 2024 : les résultats du second tour vont-ils affoler le monde des affaires ?

Le programme du Nouveau Front populaire est perçu comme très anti-entreprises, même anticapitaliste, par les patrons français. Les résultats des législatives, avec la première place pour l'alliance de gauche, risquent d'inquiéter les marchés financiers.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les chefs d’entreprise, notamment ceux de PME, TPE, assurent que si le programme du Nouveau Front populaire est appliqué à la lettre, ils ne s’en sortiront pas et devront licencier ou fermer boutique, photo d'illustration. (XAVIER LORENZO / MOMENT RF)

Quelles vont être les conséquences économiques de ce second tour des législatives 2024, avec le Nouveau Front populaire en tête au soir du dimanche 7 juillet ? Tout va dépendre, en fait des négociations au sein du bloc de gauche et de ce qu’il va ressortir des discussions, mais cela risque de tanguer. Le très bon score du Nouveau Front populaire, avec 178 sièges n’est pas vu d’un bon œil par le monde des affaires, loin de là, tant leur programme économique effraie. 

Ce week-end, les patrons étaient réunis à Aix-en-Provence, pour les rencontres d’Aix, sorte de mini-Davos à la française. Ce qui ressortait des conversations, c’était certes, la crainte d’une majorité du Rassemblement national, mais aussi que LFI ne recueille trop de voix, car ce parti est vu, comme source de troubles. Les patrons craignent des grèves, des tensions sociales, un pays ingouvernable. 

Le programme du Nouveau Front populaire est perçu comme très anti-entreprises, même anticapitaliste. Hausse massive des impôts des entreprises, de la CSG, smic à 1600 euros, les chefs d’entreprise, notamment ceux de PME, TPE, assurent que si le programme du Nouveau Front populaire est appliqué à la lettre, ils ne s’en sortiront pas et devront licencier ou fermer boutique. 

Contrairement à ce que répètent les membres de LFI, tout n’est pas applicable par décret. Pour abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, il faut, par exemple, une loi. Pour le SMIC en revanche, c’est différent. Il peut être relevé à n’importe quel moment par le gouvernement, il n’y a pas besoin de vote à l’Assemblée nationale. Si le pouvoir d’achat a fortement pesé dans ce scrutin, il va devoir être pris en compte par le prochain gouvernement avec l’annonce de mesures fortes, ce qui réjouit les syndicats.

Des marchés très attentifs à la situation politique

Le score de dimanche risque d'inquiéter les marchés. Souvenez-vous, la semaine dernière on s’étonnait que la Bourse de Paris ait repris de la vigueur. À l’issue du premier tour, les investisseurs, notamment étrangers se disaient que même avec la forte montée du Rassemblement national, la France resterait gouvernable. À l’instar de l’Amérique sous Donald Trump ou encore de l’Italie de Giorgia Mélonie, en revanche, le Nouveau Front populaire, les rendait plus anxieux, car ils voyaient arriver une somme de dépenses que la France ne serait pas capable d’absorber. Vendredi soir, la bourse de Paris terminait en légère baisse, signe de sa fébrilité, cette tendance risque donc de se confirmer. Quant aux taux d’intérêt, il faut s’attendre à ce qu’ils remontent, et à ce que l’écart avec l’Allemagne, le fameux "spread" se creuse, ce qui alourdira encore le montant de la charge de notre dette. 

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