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Les taux d'emprunt de la France augmentent : quelles sont les conséquences pour les finances publiques ?

C’est une première depuis cinq ans : le taux d’emprunt de la France dépasse les 1%. Quelles conséquences ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Richesse : le patrimoine, vecteur d’inégalités (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Pour financer son budget, boucler ses fins de mois, la France emprunte sur les marchés car elle dépense plus que ce que ce qu’elle gagne, que ce qu’elle produit. Elle vit donc à crédit et ces dernières années, elle empruntait à des taux très bas, des taux négatifs même. Ces derniers jours, ces taux remontent légèrement : on vient de dépasser les 1%.

En cause : la guerre en Ukraine qui déstabilise l’économie mondiale, et fait flamber les prix. Et comme les investisseurs prévoient que l’inflation va s’installer plusieurs mois, ils ajustent et prêtent de l’argent... mais plus cher. Et la France n'est pas la seule. L’Allemagne, aussi, voit ses taux d’emprunts augmenter. Il n’y a donc pas de défiance pour notre pays. Les investisseurs ne se disent pas que la France est un pays particulièrement à risques et ils devraient continuer à nous prêter sans trop de pénalités.

Très chère dette...

Cette remontée des taux rend notre dette plus chère et on le rappelle : notre dette représente 115 % du PIB, de la richesse nationale, soit plus de 2 800 milliards d’euros. Et a priori, il faudra bien rembourser cette dette à un moment ou un autre. Si la charge de la dette augmente, le montant à rembourser sera donc plus important.

Sans compter, qu’on va continuer à avoir besoin d’argent pour financer le choc énergétique mais aussi les mesures de pouvoir d’achat. Si la France n'en est plus au  "quoi qu’il en coûte", le gouvernement a mis en place un "plan de résilience" pour aider les ménages. Et il y ressemble quand même beaucoup. Pour assurer notre sécurité aussi, notre budget défense va augmenter. Autant de dépenses qui se comptent en milliards d’euros que l’on va devoir financer en empruntant.

Et pour les particuliers, il faut, là aussi, s’attendre à des hausses : par exemple, à une petite remontée des taux immobiliers, même si le gouvernement a promis d’être vigilant. Ces prêts sont encore à des taux très bas, autour de 1,1% en moyenne pour 25 ans. Et il y a des chances qu’ils restent encore nettement moins hauts que l’inflation qui dépasse les 3,5%.

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