Le plan de résilience : le nouveau "quoi qu'il en coûte" ?
Jean Castex a présenté mercredi son "plan de résilience" pour aider les entreprises et les Français à faire face à l’inflation. Le gouvernement refuse de parler de "quoi qu’il en coûte" mais cela y ressemble. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, le gouvernement réactive des mesures qui étaient au cœur "du quoi qu’il en coûte" : prêts garantis par l’État, avances sur trésorerie, chômage partiel ou encore des reports de charges... Le plan de résilience, présenté mercredi 16 mars par Jean Castex, prévoit également tout un volet pour les entreprises dont les dépenses d’électricité et de gaz représentent plus de 3 % du chiffre d’affaires. L’État prendra en charge la moitié du surplus de leur facture énergétique.
Les dispositifs ciblent certains secteurs et certaines entreprises mais les aides sont généralisées pour les ménages. Preuve en est : la réduction de 15 centimes d’euros par litre de carburant s'appliquera, à partir du 1er avril, quel que soit le niveau de revenu et quel que soit le nombre de kilomètres parcourues par les automobilistes. Le gouvernement veut aller vite et sort largement le chéquier.
La facture est salée pour l’État
Selon le ministre de l’Économie Bruno le Maire, la crise énergétique a coûté 30 milliards d'euros à l’État, depuis 6 mois. Certes, ce n’est pas autant que les centaines de milliards d’euros dépensés par l’État pendant le Covid mais c'est important. Pour financer ces nouvelles dépenses imprévues, l’État fera une nouvelle fois appel à l’emprunt.
À l’approche de l’élection présidentielle, le gouvernement veut éviter les tensions sociales. Pas question de prendre le risque de voir apparaître un mouvement comme celui des Gilets jaunes. L'exécutif veut à tout prix éviter l’embrasement. Des dépôts pétroliers ont été bloqués depuis plusieurs jours en Bretagne, par des transporteurs et des agriculteurs mécontents, inquiets de cette flambée des prix des carburants. La mobilisation se poursuit malgré la présentation du plan de résilience. Pas sûr que les mesures annoncées par le Jean Castex, aussi importantes soient-elles, ne suffisent à calmer la colère.
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