L’Insead à Fontainebleau récompensé par le Financial Times
C’est une histoire intéressante Fabienne, parce qu’il est devenu courant, banal, de répéter un peu bêtement que les Français sont fâchés avec la mondialisation, comme ils le seraient avec l’entreprise, comme si un tropisme national nous condamnait à un repli sur soi frileux et suicidaire. Il est de bon ton aussi de dire que notre système de formation ne vaut pas tripette. Et bien jugez plutôt : l’Insead, cigle qui signifie institut européen d’administration des affaires, installée vous l’avez dit à Fontainebleau, est en matière de formation le nec plus ultra, la référence mondiale. On savait déjà que ses programmes MBA, ces masters of business administration, maintes fois primés dans les classements internationaux, étaient très demandés par une jeune élite française, européenne et même mondiale : cette formation d’un ou deux ans, pour de tout jeunes professionnels, entre 28 et 30 ans, s’est beaucoup développée ces dernières années. Mais cette fois, ce sont les EmBA, de l’Insead qui sont primés : cette formation spécifique est réservée à des cadres déjà expérimentés, la moyenne d’âge est de 40 ans, qui viennent approfondir leur formation au business et au management, tout en poursuivant une activité professionnelle.
Et ça marche comment ?
Là, ce qui est assez fascinant, c’est que ce programme de formation de l’Insead a été conçu avec une université chinoise, la Tsinghua university, une prestigieuse université de Pékin, réputée pour la qualité de ses enseignements et son ouverture internationale. C’est la première fois qu’un tel programme de formation se déroulant en partie en Chine continentale est récompensé. On peut ajouter que l’insead a été créée dans les années 50, sur des fonds entièrement privés, qu’elle a désormais trois campus, à Fontainebleau mais aussi à Abou Dabi et à Singapour. Et ses formations sont aujourd’hui conçues et réalisées sur plusieurs continents, c’est le métissage d’expériences qui fait la force de ces établissements.
Il faut ajouter que d’autres grandes écoles françaises sont aussi primées par ce même classement…
Oui, l’Insead n’est pas une exception, on peut parler sans complexe d’excellence française qui challenge les deux poids lourds du classement que sont la Chine et les Etats-Unis. La France place huit écoles dans le top 100, dont la moitié dans les 13 premières ; pour ces mêmes programmes d’EMBA, donc réservés à de jeunes cadres. HEC, ESCP Europe, l’Essec, la Toulouse Business School, l’EM Lyon, ou encore la Grenoble Graduate School of Management. Voilà qui devrait donner des idées à notre système éducatif, l’éducation nationale ferait bien de se pencher davantage sur ces écoles de formation où l’on pratique l’excellence, leurs méthodes pédagogiques, leur ouverture internationale, leur volontarisme, on ne le répètera jamais assez, il n’y a pas de fatalité en matière d’éducation ou de formation.
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