Luxe, assurance, banques : les grèves se multiplient pour réclamer des hausses de salaires
Dans des secteurs où les conflits sont rares, les tensions se multiplient et les salariés opposent leur droit de grève pour demander des augmentations de salaires.
Jeudi, des salariés du groupe Vuitton, le géant du luxe, ont fait grève pour demander des augmentations de salaire. Des centaines d’ouvriers des ateliers ont débrayé à l'appel des syndicats.
La direction du groupe se défend : le mouvement n’a pas été très suivi, avec à peine 5% de grévistes, et Vuitton propose 150 euros de salaire en plus par mois, tout en baissant le temps de travail à 33 heures hebdomadaires. Et puis, le groupe de Bernard Arnault paie mieux que la moyenne du secteur : 13 mois de salaire, avec de l’intéressement et de la participation, soit en moyenne entre 5 et 6 mois de salaire en plus.
Sephora, MMA, la Macif, Dassault Aviation...
Il n’empêche, pour les salariés, ce changement d’organisation va dégrader leurs conditions de travail… et surtout, LVMH peut mieux faire, surtout avec les profits records engrangés cette année : 12 milliards euros. Et il y a quelques semaines, c’était les employés de Sephora, autre marque du groupe qui se mobilisaient.
Il n'y a pas que dans le luxe que les conflits se multiplient : ces derniers jours, il y a eu des grèves chez CNP Assurances, crédit Mutuel Areka, des tensions dans l’assurance MMA, à la Macif, à la Matmut. On peut ajouter Dassault Aviation, Safran, dans des entreprises où habituellement le climat social est calme. Certes, on est en pleine saison de négociations salariales mais parfois les accords viennent à peine d’être signés, que les syndicats demandent des coups de pouce supplémentaires.
Les grands groupes ont réalisé des bénéfices exceptionnels
Il faut dire que les bénéfices exceptionnels des grands groupes cette année les encouragent Cette semaine, plusieurs d’entre ont publié leurs résultats Et c’est du jamais vu : cinq milliards d’euros de bénéfices pour le Crédit agricole , 9 milliards et demi pour BNP, 14 pour Total, alors que par ailleurs, les prix des carburants, de l’alimentation augmentent, nourrissant l’inquiétude des employés. Selon l’Insee, l’inflation devrait atteindre au 1er semestre cette année entre 3 et 3,5 %. Il y a encore quelques mois, les prévisions tournaient autour de 2,6% pour début 2022.
Le gouvernement encourage les entreprises à augmenter les salaires, à partager les bénéfices, à distribuer des primes défiscalisées, à développer l’intéressement et la participation. Mais, sa crainte est que ces mouvements s’étendent à l’approche de l’élection présidentielle, surtout que dans le public d’autres grèves se préparent, toujours sur cette question des salaires. Plusieurs syndicats appellent ainsi à une journée de mobilisation le 17 février à la RATP.
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