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Manuel Valls défend la volonté de réforme de la France à Bruxelles

Entre deux meetings électoraux, Manuel Valls sera à Bruxelles ce mercredi pour déjeuner avec la commission européenne. Objectif : convaincre la Commission de la volonté de réforme de la France. Manuel Valls a-t-il une chance d’y parvenir ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce n’est pas gagné, Fabienne. Tout simplement parce que la France n’a pas un bon dossier pour deux raisons principales

1 - Elle a affiché des performances parmi les plus mauvaises dans la zone euro en terme de croissance et de déficit public en 2014, et ce sera encore la même chose en 2015. La France est à la traine.

2  - Si la France a finalement bénéficié pour la troisième fois d’un délai de grâce de deux ans supplémentaires pour parvenir à réduire son déficit budgétaire,  cette décision n’a pas fait l’unanimité au sein de la commission : plusieurs commissaires s’étaient élevés contre l’extrême mansuétude de leurs collègues à l’égard de la France : cinq commissaires, dont l’allemand, avaient ainsi plaidé pour que la France soit sanctionnée, précisant qu’aucun pays de l’Union n’avait bénéficié d’autant de largesse. A l’opposé, le président de la commission Jean-Claude Junker et une majorité de commissaires avaient finalement préféré accorder un nouveau délai et demandé à la France de prendre de nouveaux engagements en matière de réformes. La nouvelle commission ne voulait pas commencer son mandat par une crise ouverte et grave avec la France.

Alors quels nouveaux engagements pourraient prendre Manuel Valls ? 

Il n’y aura pas d’annonces nouvelles aujourd’hui mais la France s’est engagée à assouplir les règles de son dialogue social et celles du marché du travail, ainsi qu’à continuer à faire des économies budgétaires. C’est ce que devrait plaider Manuel Valls. Il devra à la fois convaincre de sa volonté réformatrice, mais aussi assurer qu’il a la majorité pour tenir cette politique.

Mais le premier ministre sera aussi jaugé sur sa capacité à se projeter, à relancer une dynamique, et à apporter des idées nouvelles utiles au collectif européen. Beaucoup déplorent à Bruxelles que la politique de la France se limite aujourd’hui à négocier des délais, à et finasser sur les règles communes, des règles que la France a pourtant contribuer à rédiger et qu’elle a aussi votées,  alors qu’il y a tant à faire et à proposer pour conforter la zone euro.

A force de ne pas tenir sa parole, la France a perdu de son influence. C’est son crédit que la France doit travailler à rétablir, celui d’un pays qui est aussi, sur le papier, la deuxième économie de la zone euro.

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