Michel Barnier à Matignon : les syndicats sont-ils unis face au nouveau Premier ministre ?

Réforme de l'assurance chômage, hausse des salaires, retraites... Les syndicats doivent faire le point lundi sur la stratégie qu'ils souhaitent mettre en place.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Les représentants des syndicats CFDT (Olivier Guivarch), Unsa (Pauline Laby Leclercq), CGT (Sophie Binet), FSU et Solidaires, lors d'un rassemblement contre l'extrême droite place de la République à Paris, le 27 juin 2024. (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

Les syndicats se réunissent, lundi 9 septembre, pour discuter de leur stratégie face au nouveau Premier ministre. Le rendez-vous était pris cet été, bien avant la nomination de Michel Barnier, pour la traditionnelle rencontre de rentrée. Les syndicats ont prévu, par exemple, de parler de la montée du racisme et de l’antisémitisme en entreprise, ce qu’ils ont constaté ces derniers mois. Mais ce soir, ils vont aussi évoquer les dossiers chauds des retraites, des salaires ou de la réforme de l’assurance-chômage, qui prévoit de durcir les droits des demandeurs d’emploi.

Des positions cohérentes

Cette mesure, suspendue par l’équipe de Gabriel Attal, coalise tous les syndicats, qui demandent sa suppression. Quelle sera la position de Michel Barnier ? Venant de la droite, il est probable que le nouveau locataire de Matignon soit favorable à sa mise en œuvre.

Sur la question des salaires, le gouvernement démissionnaire a travaillé sur une remise à plat des allègements de cotisations, pour inciter les employeurs à augmenter les salariés qui se trouvent juste au-dessus du smic. Là encore, est-ce que Michel Barnier va reprendre cette copie ? Quoi qu’il en soit, les syndicats veulent plutôt une hausse du smic.

Enfin, il y a le dossier explosif de la réforme des retraites. Le nouveau Premier ministre en a parlé, lors de sa première intervention télévisée, vendredi 6 septembre. Il se dit prêt à apporter des aménagements pour les personnes les plus fragiles, celles qui ont des métiers pénibles notamment. Mais les syndicats demandent son abrogation. Ils devraient avoir l’occasion de le dire directement à Michel Barnier, puisque des rencontres bilatérales devraient avoir lieu à Matignon cette semaine.

Pas de front uni pour autant

Si les demandes des syndicats semblent homogènes, il ne faut pas s’attendre à un front uni face au nouveau Premier ministre. Par exemple, sur les retraites, Marylise Léon à la CFDT est disposée à parler de la pénibilité avec Michel Barnier, car c’est la revendication du premier syndicat français depuis des décennies. Alors que la CGT risque, elle, de fermer la porte. Pour elle, c’est soit l'abrogation du seuil des 64 ans, soit rien, il n’y a pas d’entre deux.

Idem pour la mobilisation du 1er octobre lancée par la CGT, Sophie Binet défilera avec Solidaire, et FSU, mais FO et la CFDT ont d’ores et déjà dit qu’ils ne descendraient pas dans la rue. On est donc loin de l’unité.

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