Pour quelles raisons les syndicats de la SNCF menacent-ils de faire grève le 11 décembre ?

Tous les syndicats de la SNCF maintiennent leur préavis de grève. Ils demandent un moratoire sur la scission de Fret SNCF en deux entités.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
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Un rassemblement de cheminots devant le ministère des Transports, le 26 septembre 2024. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

La dernière grève de jeudi 21 novembre a été peu suivie, mais les syndicats ont confirmé leur intention de lancer une nouvelle une grève, reconductible et illimitée, à partir du mercredi 11 décembre prochain. Ce sera une dizaine de jours avant les vacances scolaires, à un moment de forte affluence. Leur revendication concerne toujours Fret SNCF qui, le 1er janvier 2025, à la demande de Bruxelles, va disparaître pour être scindée en deux entités : Hexafret et Technis. Ce plan a été négocié par le gouvernement français et la Commission européenne pour éviter une procédure de réorganisation qui aurait pu conduire à la liquidation de l'entreprise, qui emploie 5 000 personnes.

Mais, si les syndicats prennent soin de confirmer maintenant leur mouvement de grève de décembre, c’est pour mettre un coup de pression avant une réunion, mercredi 27 novembre, avec la direction et le gouvernement. Lors de cette réunion, ils comptent discuter des conditions sociales de transfert des personnels de Fret SNCF vers les deux nouvelles sociétés, sachant qu’il n’y aura aucun licenciement, d'après la SNCF.

Des aides "illégales" mises en cause par Bruxelles

Si les syndicats restent bloqués sur l’obtention d’un moratoire, la grève semble difficile à éviter, car ils ont peu de chance de l'obtenir. La décision de démanteler Fret SNCF découle d’un accord entre Bruxelles et la France, au sujet d’aides prétendument illégales que la France a versées à cette société. Pour faire simple, le gouvernement français est sous la menace d'une amende de 5 milliards d’euros. Il n’a donc pas trop intérêt à revenir sur cet accord.

Les syndicats, eux, comptent, sur le changement d’équipe à la Commission européenne, pour que Bruxelles infléchisse sa position, mais ça semble peu probable. Aujourd’hui, chacun tient ses positions, sachant que la grève à Noël n’est pas populaire. Dans cette histoire, se joue aussi la bataille de l’opinion.

Dans les revendications des cheminots, il n'y a pas les salaires. Les syndicats y voient d'ailleurs un contre-feu allumé par la direction de la SNCF pour diluer le sujet du fret car, en ce moment, se tient la négociation annuelle obligatoire sur les salaires qui, forcément, tend le climat social. La direction propose une hausse de 2,2 % pour 2025, soit plus que l’inflation, qui est attendue à 1,5%. Les syndicats ont jusqu’à vendredi 29 novembre pour se prononcer.

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