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L'inflation ne touchera pas de la même façon les retraités et les actifs

La hausse généralisée et durable des prix, attendue cette année, n’aura pas les mêmes incidences selon les catégories de Français. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des clients dans un supermarché le 3 mars 2022. (LP / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Tout le monde a pu le constater : les prix grimpent. Mais les revenus, eux, pas vraiment. Ainsi, la hausse généralisée et durable des prix, attendue cette année, n’aura pas les mêmes incidences selon les catégories de Français. Les retraites sont en effet indexées sur l’inflation et non sur les salaires. Au 1er janvier dernier, les pensions ont connu une revalorisation de 1,1 % pour s’aligner sur la hausse des prix de l’an dernier. De fait, si l’inflation atteint plus de 4 % en 2022, comme l’envisage la Banque de France, les retraités verront leurs pensions revalorisées d'autant, le 1er janvier 2023.

Mais avec ce décalage, les 17 millions de retraités en France vont subir de plein fouet la hausse des prix toute cette année, avant que le montant de leurs retraites ne soit ajusté. À l'exception du Smic. Comme pour la retraite, le salaire minimum est réajusté en début d'année. Il y a donc aussi un décalage dans le temps.

L'inflation créée des tensions sociales

Pour les autres salariés du privé, les augmentations se négocient chaque année au sein des entreprises entre décembre et mars. La plupart de ces négociations annuelles viennent donc de se terminer, et elles se sont souvent déroulées dans un contexte tendu, avec des grèves.

En moyenne, les hausses n’atteignent pas 4% car les discussions étaient plutôt basées sur les prévisions de l’inflation de fin décembre, aux alentours 2 et 3 %. La guerre en Ukraine n’avait pas encore éclaté. Les salariés risquent donc d’y perdre, les hausses de rémunérations ne couvrant pas l’inflation. Par exemple, les syndicats de l'entreprise Thalès demandent plus que les 3,5 % proposés par la direction.

Si des grèves sont organisées tous les jeudis, depuis plusieurs semaines, pour compenser la hausse des prix, les actifs se tournent vers leurs patrons ou vers le gouvernement. À quelques semaines de l’élection présidentielle, leurs revendications ont plus de chances d’aboutir. Preuve en est, pour éviter des manifestations, le gouvernement a promis de dégeler avant l’été le point d’indice des fonctionnaires. Une première depuis 2017. Le montant de cette revalorisation n'a pas encore été dévoilé. 

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