Réforme de l'assurance-chômage : les syndicats cherchent tous les moyens pour s'opposer au gouvernement
Le gouvernement a repris la main sur le dossier de l'assurance-chômage mais les partenaires sociaux préparent la riposte. Syndicats et patronat se retrouvent lundi 3 juin dans la soirée au siège de Force ouvrière, pour reprendre contact entre eux après l’échec de la négociation sur l’emploi des seniors. Ils comptent voir ensemble, comment peser dans le débat, comment influencer le gouvernement sur les sujets qui arrivent.
Après la réforme de l’assurance-chômage, il y aura l’acte deux de loi travail, prévu à la rentrée. Le gouvernement veut y inscrire le compte épargne temps universel, la semaine en quatre jours, la suppression de certains seuils sociaux. Ces mesures divisent, syndicats et patronat, mais aussi au sein du même du patronat. Il y a aussi, en jeu, la préparation du budget 2025. Le gouvernement envisage, pour faire des économies, de couper dans les dépenses sociales : le remboursement des arrêts de travail et l’indexation de différentes prestations sont dans le viseur.
Néanmoins, pour le moment, l’urgent, c’est le dossier de l’assurance-chômage, les syndicats, comme la CFDT, s’apprêtent à contester le décret qui doit acter la réforme. Ils veulent l’attaquer devant le Conseil d’État et ils préparent le recours juridique. FO regarde déjà, par exemple, au nom de l’égalité entre les demandeurs d’emploi, comment contester le bonus emploi senior, que veut instaurer le gouvernement. Ce bonus doit permettre aux chômeurs seniors de reprendre un emploi moins bien payé que celui qu’ils occupaient, sans perte de salaire, l’assurance chômage venant compléter.
Les syndicats pensent que ca peut être discriminant de réserver ce système aux plus de 57 ans. En 2019, ils avaient contesté des mesures de la réforme assurance-chômage et gagné sur quelques points. Ils avaient ainsi retardé la mise en œuvre de la réforme de quelques mois …
Une menace supplémentaire sur les JO
Il ne faut pas s'attendre à des manifestations car pour les demandeurs d’emploi, les Français ne se mobilisent pas comme pour les retraites. Dimanche, Sophie Binet, de la CGT a dit, par exemple, que cette réforme faisait peser une menace supplémentaire sur les JO, car les salariés en CDD, en intérim, qui travailleront sur l’événement, seront les grands perdants de la réforme. Il faudra qu’ils travaillent plus longtemps pour être indemnisés. Pour la chef de file de la CGT, il est donc légitime qu’ils fassent grève.
Enfin, les syndicats se sont aussi alliés avec le groupe Liot à l’Assemblée nationale, qui propose un contre-projet de loi assurance-chômage et utilisera sa niche parlementaire le 13 juin prochain pour le présenter. Voie juridique, politique, les centrales cherchent tous les moyens pour empêcher le gouvernement de faire passer sa réforme.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.