Revenu d'engagement pour les jeunes : le gouvernement opte pour un contrat sous conditions
C’est mardi 2 novembre que le revenu d’engagement pour les jeunes, qui ne sont ni en emploi ni en formation, est officiellement lancé. Emmanuel Macron l’avait promis lors de son allocution en juillet dernier, mais il a revu ses intentions à la baisse. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le dispositif finalement retenu n’a pas grand-chose à voir avec un revenu d’engagement, au sens revenu universel, ou RSA jeunes. Ce sera finalement un contrat d’engagement, dans lequel les jeunes de moins de 25 ans "sans formation ni emploi depuis plusieurs mois" pourront recevoir jusqu’à 500 euros par mois. À condition toutefois de s’engager dans parcours de formation et d’insertion intensif. Sans quoi l’allocation pourra être suspendue ou supprimée.
Le président de la République, qui tient à faire campagne sur la valorisation du travail, a tranché pour un dispositif avec des droits et des devoirs. Surtout à un moment où l’activité repart, et où le chômage baisse. Il a bien réduit la voilure par rapport aux intentions premières : plus question de viser tous les jeunes sans emplois, ni formation. Avec ce contrat, ce devrait être deux fois moins, autour de 500 000 jeunes maximum. Dès le 1er mars, ils "pourront bénéficier de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine pour découvrir un métier, se former, trouver un apprentissage ou un emploi", détaille Emmanuel Macron.
Ce contrat va remplacer la garantie jeunes, il va absorber ce dispositif qui concerne aujourd’hui 150 000 personnes et qui est géré par les missions locales. Le gouvernement veut faire en sorte qu’il n’y ait beaucoup plus d’organismes qui interviennent pour réaliser les contrats d’engagement : Pôle emploi mais aussi d’autres acteurs, pourquoi pas du secteur privé, pourront donc s’occuper de ces jeunes, les former, les suivre, les aider à s’insérer. Ce contrat d’engagement jeune sera inscrit dans le Code du travail.
Le montant de l’allocation sera modulable
Il sera variable en fonction de l’âge, de la situation du jeune, du niveau de soutien parental aussi. L’allocation sera non imposable, et exonérée de cotisations et de contributions sociales. Un amendement doit être inscrit jeudi dans le projet de loi de finances pour créer ce contrat d’engagement et pour dégager les moyens nécessaires.
D’après nos informations, le gouvernement prévoit pour une enveloppe de 550 millions d’euros pour 2022.
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