SNCF : les syndicats laissent planer la menace de grèves pendant les prochaines vacances
C'est une "réunion de conciliation", qui se tiendra, vendredi 12 janvier, selon la direction de SNCF Voyageurs qui veut éviter que la grogne ne s’installe et ne débouche sur d’éventuels débrayages. Car les syndicats laissent planer la menace des grèves pendant les prochaines vacances de février. Certains cheminots ont d’ailleurs déjà commencé, cette semaine, plusieurs technicentres de la SNCF - là où on fait la maintenance - se sont mis à l’arrêt pour demander de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.
Et il y a aussi des tensions au niveau local. Depuis lundi, dans les Alpes maritimes, il y a des débrayages de conducteurs, mécontents là aussi, de leurs rémunérations. Mais ces conflits locaux sont différents car surtout liés à l’ouverture à la concurrence de la SNCF. Les salariés, transférés dans des filiales du groupe ou dans d’autres sociétés, se battent donc pour que ça se fasse dans les meilleures conditions. Employés de maintenance, contrôleurs dans le Sud... Le risque, c’est que ces mouvements prennent de l’ampleur et se coagulent dans un conflit plus large.
D’autant plus qu’au niveau national, global, la question des salaires fait grincer des dents. La négociation annuelle obligatoire au niveau du groupe s’est pourtant terminée sur une augmentation moyenne de 4,6% pour 2024. Mais, pour la CGT et SUD-Rail, c’est très insuffisant. La CFDT et l'Unsa ont, en revanche, signé l’accord mais ne veulent pas en rester là. Ils demandent que la SNCF s’attaque, entre autres, aux grilles salariales de classification.
Des tensions autour des Jeux olympiques
Le sujet des rémunérations reste très sensible dans le contexte d’embellie. L’année 2023 a été très bonne pour la SNCF, avec des fréquentations des trains en hausse. Par exemple, pour les vacances de Noël, plus de cinq millions de voyageurs ont circulé sur les TGV et les intercités. Ça signifie plus de billets vendus, au prix fort en plus, donc plus d’argent dans les caisses de la compagnie. Et les syndicats entendent bien en bénéficier.
Enfin, la perspective des Jeux olympiques (JO) tend encore un peu plus le climat social. L’évènement va occasionner une surcharge de travail, à un moment - la période estivale - où la SNCF fonctionne déjà à flux tendus. Les employés demandent des compensations. La direction leur a déjà proposé une indemnisation de 50 euros par jour, des moyens pour faire garder les enfants, mais aussi des primes pour ceux qui travailleront. Pour les JO, la direction a d’ores et déjà prévu un calendrier de discussion avec les syndicats, mais ils comptent mettre la pression pour faire entendre leurs revendications.
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