Taxes européennes sur les voitures électriques chinoises : en représailles, Pékin décide d'imposer des droits de douane sur le Cognac

À la suite des surtaxes sur les importations de voitures chinoises en Europe, décidées par l'Union européenne, Pékin a décidé d'imposer des droits de douane sur le Cognac et le Brandy européen.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La distilerie d'une maison de Cognac, en Charente-Maritime, en mars 2022. (GAO JING / XINHUA / MAXPPP)

C'est un vrai coup dur pour toute la filière du Cognac, puisqu'en riposte aux surtaxes sur les importations de voitures chinoises en Europe, la Chine a décidé de taxer les importations de Cognac. La Commission européenne promet de soutenir les producteurs de Brandy et de Cognac. L'idée étant de débloquer des fonds pour les négociants de cognac qui se prennent de plein fouet les mesures commerciales antidumping de la Chine.

Ces exploitants ont, en effet, très peu de temps pour réagir. Concrètement, pour pouvoir continuer à vendre leurs produits en Chine, ils doivent, d'ici le 10 octobre 2024, déposer des cautions provisoires qui représentent 35% de hausses de taxes en moyenne. Cela dépend des maisons, mais cela signifie que certaines doivent sortir, rapidement, d'importantes sommes d'argent et avoir de la trésorerie.

L'Union européenne promet aussi de contester ces mesures de rétorsion chinoises devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais le problème est que cette contestation peut prendre des mois. En colère, la filière du Cognac ne compte pas dessus et se dit qu'elle a le temps de voir son business se rétrécir comme peau de chagrin, car la Chine représente, en moyenne, à elle seule 25% des exportations de Cognac. Pour certains exploitants, cela peut même aller jusqu'à 60%.

Plusieurs produits visés par Pékin

S'ils sont aussi remontés, c'est parce que le Cognac devient le nouveau symbole de l'escalade entre la Chine et l'Europe. C'est bien parce que la Commission européenne a décidé de taxer les véhicules électriques vendus dans l'Union que Pékin se venge sur les Brandys. L'Union européenne accuse la Chine de fausser les règles de concurrence en pratiquant des prix artificiellement bas sur ses voitures électriques en les subventionnant.

Le Cognac n'est d'ailleurs pas le seul visé par les Chinois puisque Pékin a aussi en ligne de mire le porc et les produits laitiers importés de l'Union. La France est clairement ciblée, car elle a voté pour la mise en place de barrières à l'entrée des voitures chinoises, alors que l'Allemagne a voté contre.

La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard a annoncé qu'elle allait recevoir les maisons productrices de Cognac, mais en attendant, le titre des grands producteurs, de fleurons, comme Rémi Cointreau ou Pernod-Ricard ont immédiatement chuté en bourse, mardi 8 octobre.

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