Transports : pourquoi la SNCF lance-t-elle de nouveaux Ouigo lents ?
La SNCF lance de nouveaux trains à bas coûts : il s'agit de vieux trains Corail remis en circulation avec des places moins chères... mais qui mettent plus de temps. Pourquoi une telle offre ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
La SNCF veut reconquérir des voyageurs populaires, les ménages modestes prêts à prendre un peu plus de temps pour se déplacer. Avec ce service de trains classiques Ouigo, la SNCF vise ainsi les étudiants, les seniors, les familles. Elle lance deux lignes : Paris-Lyon et Paris-Nantes, sur lesquelles les prix ne dépassent pas 30 euros la place, ni cinq euros pour les moins de 12 ans. Reste que les trajets sont nettement plus longs qu’en TGV. Par exemple, pour un Paris-Lyon, il faut compter autour de cinq heures contre deux heures en TGV .
C’est une façon pour la SNCF d’essayer de faire face à la concurrence des Blablacar, et autres systèmes de covoiturage pas cher, ou encore des Flixbus, ces cars à petit prix ou même de la voiture souvent moins coûteuse qu’un trajet en TGV, surtout pour une famille. Ces "Ouigo classiques", comme les appelle la SNCF, ce sont de vieux trains Corail que la compagnie a rafraîchi, avec une pellicule rose et bleu pour rappeler les Ouigo habituels. Mais, à l’intérieur, c’est un peu un flashback dans le passé : ça vous renvoie des années en arrière, c’est "vintage", dit la SNCF: il n’y a pas de prises électriques, pas de wifi...
Satisfecit de la SNCF
La SNCF a déjà vendu 60 000 billets pour ces Ouigo. Pour le moment, elle assure que c’est juste une expérimentation et se donne deux ans pour rentabiliser l’opération. Sachant que ça ne devrait pas lui coûter trop cher car elle utilise de vieux trains et des lignes déjà existantes. À cette occasion, elle inaugure aussi un nouveau modèle économique, avec des billets vendus à prix fixe. Tout le monde paie le même prix, quelque soit le moment où vous l’achetez. Si ces Ouigo lents marchent bien, la SNCF ouvrira d’autres lignes.
Après la crise, la compagnie tente de retrouver des parts de marchés car elle reste en petite forme même si elle retrouve de bons niveaux de réservations sur les voyages loisir, pour les week-ends ou les congés. Pour les vacances de Pâques par exemple, elle a déjà vendu cinq millions de billets, c’est à peu près les niveaux de 2019, avant la pandémie. Mais, ça ne suffit pas à compenser les pertes côté clientèle d’affaires où, là, c’est plus dur : la SNCF a perdu près de la moitié de ses voyageurs business et ne parvient pas à les faire revenir sur ses lignes.
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