Le Geek de A à Zeid : Blurring
"Blurring" ou l’effacement progressif de la frontière entre vie professionnelle et vie privée. A l’origine, on trouve le verbe anglais "to blur" et dont le participe présent substantivé signifie "estomper", "effacer" ou "flouter". Avec l’avènement d’Internet, le travail a tendance à envahir tout. Etude après étude, rien n’échappe au : dans le train, les salles d'attente, l’abri bus ou la chambre à coucher. Du courriel au dîner aux tweets du petit-déjeuner en passant par les notifications push sous la douche ou le Slack de vacances, la vie privée n’a qu’à bien se tenir.
Ainsi, deux tiers des salariés européens disent être sollicités par leur employeur en dehors de leur temps de travail. Mais le phénomène du "blurring" ne va pas dans un seul sens. Il est fréquent pour le salarié d’écrire des courriels perso au bureau, de réserver son prochain voyage entre deux rendez-vous ou de consulter en ligne son compte en banque. La connexion permanente a donc pour conséquent ce "blurring" : l’indistinction entre boulot et dodo.
Il aurait d’ailleurs un réel impact sur notre santé : troubles cardiovasculaires, musculaires, psychologiques, etc. Reste que selon une étude récente de l’INSEE, la journée de travail aux horaires classiques semble de plus en plus dépassée. Un sondage daté de l’an dernier révélait que près d'un salarié français sur quatre reste connecté pendant ses vacances, non pas parce qu'il y est obligé mais parce qu'il aime ça.
Entre méfiance et engouement, un "droit à la déconnexion", est désormais inscrit dans le projet de loi numérique d gouvernement Valls. Les salariés pourront "couper" leur smartphone ou leur PC durant leur temps de repos et de congés. La question est la suivante : le feront-ils vraiment ?
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.