Le Geek de A à Zeid : Disruption
"Disruption", "disruptif", deux termes désormais incontournables dès qu’il s’agit d’évoquer la nouvelle économie sur la toile et dans les médias. Or, l'utilisation de ce duo infernal est largement galvaudée.
Le père de ce concept est un "Fils de pub", le français Jean-Marie Dru, Président non exécutif du groupe de communication américain TBWA. Le terme disruption est d’ailleurs une marque qui lui appartient depuis 1992. Elle est enregistrée dans 36 pays dont l’Union Européenne, les Etats-Unis ou la Russie.
Dans son essai intitulé "New : Quinze approches disruptives de l’innovation", Jean-Marie Dru rappelle qu’au début des années 90, ce mot n’était jamais employé dans le monde de l’entreprise.
L’adjectif caractérisait plutôt les conséquences terribles d’une catastrophe naturelle. En 1992, dans une publication pleine page dans le Wall Street Journal, TBWA le présente comme un processus positif de destruction créatrice, une méthode qui consiste à bousculer et à transgresser les conventions établies. LA disruption est donc née dans le monde de la communication mais le concept va peu à peu se déployer dans le design, le marketing et tous les business models environnant, et même en dehors de l’économie marchande.
Apple, Alibaba, Spotify ou Uber, voilà des exemples de disruption à travers le temps. Car cette notion de "destruction créatrice" n’est pas nouvelle en soi.
En 1942, dans son livre "Capitalisme, Socialisme et Démocratie", l’économiste autrichien Joseph Schumpeter popularisa cette expression en expliquant qu’une innovation majeure engendrait toujours une phase de croissance, synonyme de créations d'emplois ; puis de faillite des produits devenus obsolètes, provoquant ainsi une phase destructrice.
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