Le Geek de A à Zeid : Ubériser
Ubériser ou se faire ubériser, telle semble être la question ces dernières années lorsqu’il s’agit d’évoquer un bouleversement économique dans un secteur établi. L’arme du crime, généralement : le smartphone.
Ubériser : un verbe qui se retrouve dans la bouche de journalistes, patrons, syndicalistes, députés, ministres, il existe aussi un observatoire de l’ubérisation…
Le terme "ubériser" a logiquement fait une entrée remarquée dans le Petit Robert 2017. Sa définition : transformer un secteur d’activité avec un modèle économique innovant s'appuyant sur les nouveaux outils numériques.
Taxi, hôtellerie, livraison, finance, santé, tout y passe ou presque. Un verbe qui vient évidemment d'Uber, entreprise américaine, champion du secteur VTC en France. Comme le note Philippe Askenazy (Chercheur au CNRS/Ecole d'Economie de Paris) dans Le Monde, une telle association d’un nom d’une entreprise à un modèle économique émergent et une nouvelle organisation du travail est sans précèdent. Le terme "fordisme" n’est ainsi apparu que près de quatre-vingts ans après sa naissance dans le Petit Robert.
Réduire les intermédiaires
Toutes ces nouvelles plateformes en ligne ont leurs marottes : réduire au maximum les intermédiaires et les coûts. Mais l’ubérisation est loin d’être un eldorado. Le 26 juillet dernier, les livreurs à vélo de la société Take Eat Easy ont appris que cette dernière était placée en redressement judiciaire. Conséquences : pas de paye pour le mois en cours. Reste que ce verbe ubériser et surtout un fourre-tout. Quand les uns l’utilisent pour évoquer l'économie du partage, les autres désignent un modèle économique, quand ce n'est pas une simple une innovation. Ce qui explique cette ubérisation du Bescherelle lui-même.
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