"Chez nous, le smic n’a jamais été une base de réflexion" : un patron explique pourquoi il est contre le salaire minimum

Alors que la France célèbre la fête du Travail le 1er mai, on s’arrête sur ce chiffre : 17% de salariés sont au smic. Il y a trois ans, ils n’étaient que 12%.
Article rédigé par franceinfo
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Entre 2021 et 2023, le nombre de personnes rémunérées au salaire minimum a augmenté de 50% (photo d'illustration). (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Jean-Marc Barki, conseiller au commerce extérieur de la France, et membre de Croissance Plus, a créé Stikoïa, il y a 28 ans, une entreprise de colle industrielle dans les Hauts-de-France. Il affirme que, dans son entreprise, "le smic n’a jamais été une base de réflexion. Au début, on n’avait rien. On a pris sur nos marges", raconte-t-il.

Chez Stikoïa, "il n’y a aucun salarié au Smic", assure Jean-Marc Barki qui reconnaît que c’est "une particularité" alors que 17% des salariés français sont actuellement payés au salaire minimum de croissance. Mais "le smic pour nous, ce n’est pas une réponse, explique le chef d’entreprise. Le critère, c’est que les gens puissent bien vivre, qu’ils soient détachés et dégagés de leurs soucis matériels, pour pouvoir être le plus performant dans l’entreprise".

Un smic national est "une absurdité", un salaire se calcule par raport au logement

Toutefois, il avoue que les renégociations salariales avec les organisations paritaires qui augmentent sans cesse le smic, l’inquiètent. "Si on avait des écarts de 20 à 30% à l’époque, on était à 1,5-1 ,6 fois le smic, maintenant on n’est plus qu’à 1,3, constate-t-il. Bientôt on sera à zéro et on ne pourra plus le faire. Pourquoi ? Pour une raison simple : il y a des charges sur les salaires, et à un moment donné, on ne pourra plus être compétitifs".

Un salaire décent, selon Jean-Marc Barki, se calcule "par rapport au logement. C’est la clé". Par conséquent, pour lui, le smic national est "une absurdité". "Laissons les entrepreneurs libres des salaires qu’ils versent à leurs collaborateurs en baissant les charges sociales de manière réelle. On ne fonctionne pas comme l’État. L’État, s’il a envie d’embaucher 100 000 personnes en plus, il met le système du déficit en route".

Jean-Marc Barki est également opposé aux baisses de charges sur les bas salaires. "Si on fait des baisses de charges, il faut le faire sur l’ensemble des salaires. Ça crée la trappe aux bas salaires et ça nous bloque pour embaucher des Bac+4, Bac+5, Bac+6", déplore le patron alors que Stikoïa est une entreprise qui fait de la recherche et du développement. "Les personnes dont on a besoin, c’est plutôt des gens capés."

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