Fléchissement du recrutement des cadres au premier trimestre 2024 : "La situation n'est pas critique", rassure l'Apec
"La situation n'est pas critique", a rassuré mardi 13 février sur franceinfo Laetitia Niaudeau, directrice générale de l’Association pour l'emploi des cadres (Apec). Alors que le taux de chômage s’est élevé à 7,5% en France au 4e trimestre 2023, on observe un "fléchissement de la dynamique des recrutements" des cadres en général. "Est-ce que cette tendance va se poursuivre et est-ce que la dégradation va être vraiment marquée sur l'ensemble de l'année ? Ou est-ce que c'est simplement une remise à niveau après des records historiques sur les deux dernières années ? C’est une interrogation qu'on a encore aujourd'hui", a-t-elle expliqué.
Les intentions d'embauche des cadres dans les entreprises sont en baisse : "Sur 2023, ce qu’il est intéressant de noter, c'est un ralentissement progressif de la dynamique des recrutements de cadres tout au long de l'année. 2023 avait bien démarré sur le premier semestre, mais clairement le second semestre a été plus nuancé", a-t-elle détaillé. 10% des entreprises ont recruté au moins un cadre au dernier trimestre de l'année, contre 14 % au premier trimestre 2023. "Cette tendance se poursuit sur le premier trimestre 2024", a-t-elle précisé.
"On est au plein-emploi des cadres"
La tendance touche tous les secteurs d’activité. Mais il "reste malgré tout une dynamique forte sur le marché de l'emploi des cadres, assure la directrice générale de l'Apec. On en est au plein-emploi avec un taux de chômage de 3,5%. Donc la situation n'est pas critique, poursuit Laetitia Niaudeau. À ce stade, clairement, les tensions de recrutement continuent d'être importantes", a-t-elle souligné. Un phénomène paradoxal : l’emploi marque le pas, mais les entreprises ont toujours du mal à recruter. "25% des entreprises qui souhaitaient recruter un cadre ont dû renoncer à ce recrutement d'au moins un cadre l'année dernière, faute de candidatures pertinentes", a-t-elle expliqué.
Laetitia Niaudeau craint que les seniors pâtissent de ce fléchissement de l'emploi chez les cadres. "Sur le marché de l'emploi cadre, les seniors, clairement, sont plus souvent au chômage. Les plus de 55 ans ont un taux de chômage de plus de 5%, donc c'est significativement plus élevé", a-t-elle conclu.
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