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Alain Souchon et Laurent Voulzy : "On est des frères. Il a besoin de moi, j’ai besoin de lui"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi, l’invité est l’auteur-compositeur-interprète multi-récompensé Alain Souchon pour son album "Âmes Fifties". L'occasion de revenir sur quelques moments précieux de sa vie.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
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Temps de lecture : 4min
Alain Souchon sur la scène des Victoires de la Musique, le 14 février 2020. (ALAIN JOCARD / AFP)

Âmes Fifties d'Alain Souchon est un peu un album familial construit avec ses deux fils Pierre et Ours : "Mes enfants aiment bien quand je suis chanteur". Mais le disque a sa petite touche de Voulzy, avec une chanson écrite par les deux amis, "comme d'habitude", admet Alain Souchon.

Une histoire de famille

L'artiste explique que l’aventure commune avec ses fils commence en 2017 avec Le soldat rose à la fabrique des jouets, le troisième et dernier opus du conte musical. "En travaillant ensemble tous les trois, on s’est aperçus que c’était assez agréable, qu’on se donnait des conseils musicaux. On s’influence et ça marche bien." La bonne entente familiale s'est finalement traduite par l'écriture de plusieurs chansons. "Je leur ai montré des phrases que j’avais, des débuts de textes et puis on a beaucoup travaillé ensemble. C’était un plaisir."

Il aurait été étonnant pour Alain Souchon que ses enfants suivent un autre chemin que la musique, étant tombés dedans très petits. "Le fait d’avoir été élevés avec un père chanteur qui passe son temps à partir, de se retrouver dans les coulisses de l’Olympia à 3 ans à entendre les applaudissements, ça les a assez fascinés. Comme ils étaient doués pour la musique instinctivement, ils y sont venus."

Quand on naît dans une famille de cirque, comme la famille Bouglione, on devient rarement banquier, on devient trapéziste.

Alain Souchon

à franceinfo

Alain Souchon confie qu’il est un amoureux des mots et de la poésie et qu'il a "ce goût pour raconter des histoires en cadence avec des rimes". À 75 ans, avec une longue carrière jalonnée de succès et récompenses, il est juste heureux : "J’ai eu beaucoup de chance d’avoir eu ce petit don de faire des chansons, de ne pas prendre ça comme un labeur éprouvant mais comme une joie de vivre. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si je n’avais pas eu la chance de faire ça."

Le "Frenchman" à l'enfance bousculée 

Alain Souchon a toujours chanté l'enfance. La sienne a été un peu bousculée par la vie mais il n'était "pas malheureux". Ne brillant pas par ses résultats scolaires, sa mère décide de l’envoyer dans un lycée français en Angleterre lorsqu’il a 17 ans mais pour des raisons administratives, il n’intègre pas l’école. Il reste néanmoins sur place et vit de petits boulots. Le "Frenchman", comme on le surnomme à Londres, assume cette liberté : "Je travaillais dans un pub pour gagner ma vie et je suivais les cours par correspondance pour passer le bac."

Il ne sera finalement pas bachelier. Être chanteur, c'était "la seule chose qui l'attirait". Issu d’une famille suisse, il raconte qu’il disposait d’un compte bancaire sur lequel il y avait 150 francs. Avec, il s'achète une guitare, pour s’occuper : "À cette époque-là dans les années 1950, on s’ennuyait. Il n’y avait pas la télévision, les tablettes. J’ai pataugé pendant des années comme ça. Je ratais un peu mes études." Jusqu'à la rencontre d'une vie, l'élément déclencheur de sa carrière. "Laurent Voulzy m'a propulsé."

Alain Souchon et Laurent Voulzy sont indissociables depuis des décennies et c’est la chanson J’ai 10 ans, sortie en 1974, qui sera le point de départ de cette longue amitié et de leurs nombreux succès. "On est des frères. Il a besoin de moi, j’ai besoin de lui." Auparavant, chacun de leur côté, aucun n’arrivaient à percer.

C’est impressionnant le lien entre moi et Laurent Voulzy. Moi, c’est grâce à lui que j’ai cette vie-là et lui c’est grâce à moi.

Alain Souchon

à franceinfo

Après ce premier morceau, ils enchaînent les tubes, qu'ils écrivent "sans difficultés"Bidon en 1976, Y’a d’la rumba dans l’air en 1977 ou encore Rockcollection la même année. Un succès qui lui a fait peur au début. "Je me disais moi je m’en fous de l’argent, j’ai une mentalité de traînard. M’asseoir à un endroit et regarder un lac me suffit. J'avais peur que l'argent me crée des envies que je n'ai pas." Le chanteur n'a pas changé. Si aujourd'hui il possède deux maisons, c'est parce que "comme ça, on ne peut pas [le] foutre dehors".

Aujourd'hui, il est heureux. "J'ai des petits-enfants merveilleux, des chansons que les gens aiment bien, une santé à peu près convenable." Tout ce qui lui suffit.

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