Didier Bourdon sort son premier album : "Si je n'avais pas été acteur, je me serais consacré à la musique"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’auteur, compositeur et interprète Didier Bourdon.
Acteur, réalisateur, scénariste, indissociable du trio les Inconnus, Didier Bourdon est aussi auteur, compositeur et interprète. Il sort un premier album vendredi 11 juin intitulé : Le Bourdon. Dans cet opus de dix titres, on retrouve un duo avec Michèle Laroque et l'adaptation d'une chanson des Inconnus Vice et Versa avec Bernard Campan et Pascal Légitimus.
franceinfo : La musique a toujours fait partie de votre vie ?
Didier Bourdon : Oui. Tout à fait. J'ai commencé mon paysage artistique avec la guitare classique et après, je me suis lancé dans la comédie.
Vous avez toujours eu cette curiosité. Vous aimez des styles différents, vous êtes d’ailleurs passé du classique au rock.
Oui, mais Mozart était rockeur aussi. Si j'avais été chef d'orchestre, je pense que j'aurais essayé de retrouver pourquoi ils ont écrit ça à l'époque parce que parfois, on s'endort dans une sorte de classicisme. Quand ils écrivaient, il y avait une émotion forte. Pour eux, c'était peut-être la première fois et la dernière fois qu'ils allaient créer quelque chose. C'est ce qu'on a essayé de faire dans notre travail, à notre mesure. Avec les Inconnus, il fallait que les sketchs soient un coup de poing ou rien du tout. On en a mis pas mal à la poubelle et pour les autres, je ne sais pas s'ils étaient réussis, mais en tout cas, à chaque fois, il fallait que ce soit vital. Et là c'est pareil pour la musique, pour les chansons, c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Ce n'est pas pour faire le beau. C'est vraiment quelque chose qui me poursuit.
J'ai commencé à écrire des chansons à l'âge de 20 ans.
Didier Bourdonà franceinfo
Je pense que si je n'avais pas été acteur, je me serais consacré à la musique. Ça, c'est sûr.
Votre album s'intitule Le bourdon. Il y a la mélancolie que vous revendiquez et ce bourdon qui vous définit. Il y a tout ce qui fait partie de vous, l'ironie, l'humour, l'amour, la sensibilité.
Oui, oui, quel bourdon l'a piqué ? C'est un insecte que j'ai toujours aimé alors c'est peut-être parce que je m'appelle 'Bourdon'. Il a ce côté un peu doux, on a envie de le caresser, mais on ne sait pas si ça pique ou pas. Je ne sais pas si je pique ou pas.
Vous êtes une bête à sang froid ou à sang chaud ?
Je suis un sang chaud essayant d'être un sang-froid. Chassez le naturel, il revient au galop. Peut-être qu'avec le temps, quand même, il y a des choses plus positives. Il y a un côté négatif bien sûr parce qu'on vieillit, il y a toujours des choses qui disparaissent petit à petit, mais il y a aussi d'autres choses qu'on acquiert davantage, un peu plus de patience, un peu plus de recul.
Quel regard portez-vous sur votre parcours avec la sortie de cet album qui vous tient tellement à cœur, que vous avez attendu pendant si longtemps ?
Ce que j'aime beaucoup dans cet album, je le ressens au fond de moi, c'est que je renoue avec l'écriture. Alors même si ce n'est pas l'écriture poétique que j'ai toujours affectionnée, c'est quand même une écriture qui s'approche un peu de celle-ci. J'ai toujours aimé ça depuis mon adolescence d'ailleurs et dans la chanson J'aurais voulu être quelqu'un de sérieux, c'est presque un texte chanté.
Vous vous livrez dans cet album.
Alors oui, c'est vrai, c'est toujours sincère. Après, il y a des choses qui vont un peu plus loin. La chanson dans laquelle je me livre peut-être le plus, c'est peut-être Comme je vous envie. C'est une chanson que j'avais écrite après la mort de mon père. On arrive à des âges, auxquels on perd beaucoup de gens et c'est vrai qu'on prend des coups dans la gueule. Et c'est pour ça qu'à la fin, je dis sans ironie "Qu'après le beau temps vient la pluie", il faut savoir faire le constat que ce n'est pas tous les jours joyeux.
Que gardez-vous de vos parents ?
Beaucoup d'amour, ça, c'est sûr. De mon père, je vois bien que les gens, en vieillissant, disent qu'on ressemble de plus en plus son père ou sa mère... Ce que j'aime bien chez mon père, c'était ce côté un petit peu courageux. C'était un homme courageux et je me plains de moins en moins me disant, allez, c'est bon, on tourne la page.
Dans la chanson Art majeur vous dites :"La chanson est un art mineur, la connerie est un art majeur". Lequel des deux maîtrisez-vous alors ?
Je pense que tout le monde sur cette terre a été assez doué dans l'art majeur qu'est la connerie, et encore faut-il savoir le reconnaître.
Didier Bourdonà franceinfo
Je pense en tout cas que l'humour, c'est quelque chose qui fait partie de ma vie, qui a fait partie de la vie de Bernard et Pascal, c'est vraiment quelque chose qui est en nous. Moi, j'ai besoin de l'humour pour pouvoir un peu surnager.
Ce trio fait définitivement partie de votre vie.
Oui. Je crois qu'il n'y a pas que nous. Je vois bien les jeunes dans la rue, ce qui me touche le plus d'ailleurs ce sont les jeunes fans des Inconnus. Et ça touche vraiment les jeunes générations. Je remercie aussi Bernard et Pascal. Ça m'a fait tellement plaisir qu'ils viennent. C'était un très, très joyeux moment. C'était comme la bicyclette, ça revient en deux secondes et on a repris cette chanson. C'était vraiment un moment émouvant. Je voyais bien l'œil qui s'illuminait chez Bernard et Pascal, ils sont aussi musiciens dans l'âme. Donc, on verra. On va voir. On a l'âge pour s'amuser comme ça. Je trouve que revisiter musicalement pas mal de chansons, j'y réfléchis, cela peut-être pas mal.
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