Didier Gustin rend hommage sur scène à Johnny Hallyday : "Il a gardé son âme d'enfant jusqu'au bout"
C'est l'émission "La classe" présentée par Fabrice sur France 3 qui a vu naître Didier Gustin en tant qu'imitateur et qui lui a donné une bonne raison de quitter la comptabilité. La scène a été son premier terrain de jeu, puis le cinéma sous la direction du réalisateur Yves Robert à travers le film Le Bal des casse-pieds aux côtés de Jean Rochefort, Jacques Villeret et Miou-Miou, en 1993. L'année précédente, il a également imité la voix de François Mitterrand dans L'Opération Corned-Beef de Jean-Marie Poiré. Même s'il est également acteur, sa passion reste l'imitation qui lui a permis de vivre 1 000 vies. Il est actuellement en tournée dans toute la France avec son spectacle Johnny Libre dans ma tête.
franceinfo : C'est un hommage qui vous tenait à cœur et pourtant, vous n'êtes pas fan du taulier, mais vous aviez besoin de raconter cette histoire ?
Didier Gustin : Je ne suis pas fan, mais en même temps, il a un peu jalonné ma carrière, et même ma vie depuis l'enfance. Quand il est mort, il y a eu bien sûr La Madeleine, mais derrière, il n'y a pas eu une espèce de grosse émission sur lui et je me suis dit : "Bah moi, je ne veux pas faire d'émission, je peux faire un spectacle." C'est comme ça que j'ai trouvé cette idée de Johnny qui arrive au paradis et qui refuse d'aller au paradis parce qu'il a envie de faire un dernier concert au Stade de France.
Comment sont nées cette passion de l'imitation et cette envie d'imiter ? Enfant, vous saviez déjà, que vous montriez sur scène ?
En tout cas, je savais que je voulais faire un métier artistique. J'adorais peindre, j'adorais la musique, j'adorais la sculpture, l'architecture et j'ai commencé à imiter dans ma chambre. Un jour, ma mère rentre et dit : "C'est Michel Sardou qui chante ?" et je réponds : "Non, c'est moi qui chante." Mais en fait, c'était par mimétisme, je ne voulais pas forcément imiter Michel Sardou, mais au fur et à mesure et à force de chanter, je prenais la voix de Johnny, de Claude Nougaro, de Michel Jonasz et après, je m'amusais à les compter, à savoir combien j'allais en faire.
Dans l'émission La classe avec Fabrice, vous allez rencontrer beaucoup de personnes, mais aussi votre public en quelque sorte ?
J'avais déjà rencontré un premier public quand j'étais passé au Théâtre de la Ville, un an après être arrivé à Paris. Donc tout est allé très vite. Je me rappelle que ce sont des animateurs de France Inter qui étaient venus me chercher et j'étais tellement content de travailler pour France Inter parce que quand j'étais petit, j'écoutais Jean-Louis Foulquier et Hubert-Félix Thiefaine.
"J'ai réalisé un rêve en fait, parce que je me suis retrouvé dedans, à être avec les gens que j'admirais."
Didier Gustinà franceinfo
Ce qu'on retient d'ailleurs de ce spectacle, c'est l'homme passionné qu'il était. Est-ce que vous êtes passionné vous aussi ?
C'est pour ça aussi que je n'avais pas fait d'autres spectacles avant. J'avais joué dans des pièces de théâtre, mais je voulais avoir quelque chose d'autre à raconter, une autre façon d'amener le spectacle. Je pense que c'est ça l'intérêt. C'est de créer, d'avoir la passion, et de continuer à avoir la passion de rentrer dans son atelier et de chercher.
Johnny Hallyday a eu beaucoup de hauts et de bas. Est-ce que vous avez eu aussi des moments un peu difficiles ?
Oui, ce qui est important, ce n'est pas de gérer le jour de l'orage, c'est de réussir à danser sous la pluie. Moi, j'ai beaucoup de gens, qui me considèrent has been ou ringard, mais moi je m'en fiche. Has been, ça veut dire qu'on a été quelqu'un. Et puis comme je le dis, has been, c'est un artiste entre deux succès. J'ai toujours recherché ça avec philosophie. Quand je ne fais pas de doublage, je fais du théâtre. Quand je ne fais pas du théâtre, je suis sur scène pour des chansons, pour des spectacles.
"Je me suis toujours amusé depuis que je suis enfant et je me suis dit que j'allais faire ce métier parce qu'on doit beaucoup s'amuser et je m'amuse beaucoup."
Didier Gustinà franceinfo
Comment vous définiriez Johnny Hallyday ?
Il a gardé son âme d'enfant jusqu'au bout. Voilà, je pense que ça résume bien. C'est quelqu'un qui est resté un enfant émerveillé et il a continué à s'émerveiller jusqu'à la fin.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.