Francis Cabrel : "Je pense que dans la vie les bons moments sont assez fugitifs, il faut vraiment les apprécier"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est l’auteur-compositeur-interprète Francis Cabrel pour son quatorzième album studio "À l’aube revenant" qui sort vendredi 16 octobre.
Francis Cabrel c’est 25 millions d’albums vendus depuis ses débuts, un chiffre qui peut donner le tournis : "C’est la somme de ce qui m’est arrivé, c’est vrai que les chiffres comme ça, très importants, ça déstabilise un peu".
Cinq ans après son dernier album studio In extremis, il revient avec À l’aube revenant, composé de 13 nouvelles chansons. Il a donc pris son temps, celui de la réflexion sur l’avenir qu’il donne en partage : "J’arrive à un âge où il va falloir les compter ce n’est pas de la nostalgie mais c’est juste une sorte de réalisme, de savoir ce qui s’est passé et de savoir ce qui m’attend. Je pense que dans la vie les bons moments sont assez fugitifs, il faut vraiment les apprécier". "C’est ce que les vieux disaient quand j’avais 18 ans et maintenant, c’est moi qui le dit voilà", ajoute-t-il en souriant comme si on le prenait la main dans le sac.
Père courage
Dans ce nouvel opus, il aborde aussi le thème de la famille avec un hommage tout particulier à son père dans Te ressembler. Un homme exceptionnel dont il admire autant les silences que sa pugnacité, comme il l’explique au micro d’Élodie Suigo : "Alors directement et sur le ton de la conversation il ne m’a rien transmis car ce n’étaient pas des gens qui parlaient. Il fallait donc tout deviner nous-mêmes. Mais sur le plan de l’exemple, ça a été quelqu’un d’assez monumental parce que c’était la force, l’obstination, surtout le soin qu’il prenait à qu’on ne manque de rien, en se faisant lui une vie qui aujourd’hui serait qualifiée d’invivable".
Un homme dont il ne se souvient pas l’avoir vu prendre un jour de congés, un homme qui travaille la semaine et s’occupe de cultiver des jardins pendant son temps libre pour subvenir aux besoins de sa famille : "Pour qu’on ait du maraîchage pour se nourrir. Donc il y avait des animaux dans des cages, c’étaient des lapins, des poules, des œufs, des pigeons" , et il poursuit : "C’était vraiment l’autarcie grâce à lui : ce n’était pas de la fantaisie (…) Nous on était bio, mais on n’avait pas d’alternative" .
Un homme avec qui ils ne se sont jamais dit : "Je t’aime", pas par manque d’amour mais à l’époque comme Francis Cabrel le rappelle, "c’était l’exemple qui servait de conseil ".
La poésie trouve aussi sa place dans ce nouveau disque et il explique que son goût pour celle-ci naît lorsqu’il découvre Les Fables de la Fontaine : "J’ai été en admiration. Devant de la façon dont on pouvait avec des mots, de tous les jours, de tout le monde, d’une façon originale de les agencer. Depuis que je sais lire en fait les mots m’intéressent et la façon de les placer aussi."
Francis Cabrel raconte qu’au départ, son appétence pour la musique est quelque peu motivée par l’idée saugrenue que les filles aiment les musiciens. Son instrument n’ayant pas l’effet escompté auprès de la gent féminine, ce grand timide se tourne aussi vers l’écriture parce qu’après tout, il aime les mots.
Je me suis mis une guitare autour du cou. Aucune fille ne s’est approchée et j’ai dit : ’bon alors là, il faut plus que ça, il faut vraiment raconter des choses’. Et donc tout ce que je ne disais pas du fait de ma timidité, j’en ai fait des chansons
Francis Cabrelà franceinfo
25 millions d’albums vendus plus tard, le prochain rendez-vous avec son public se fera sur scène. Un moment qu’il appréhende : "J’ai toujours mes inquiétudes habituelles, oublier mes textes, trébucher, bafouiller, tout ce qui arrive à quelqu’un qui monte sur scène et que tout le monde regarde. Moi, j’ai du mal à m’y faire en fait ! Mais comme je suis extrêmement bien entouré, il me tarde. Ça va vraiment être des retrouvailles très attendues donc intenses".
Prochaines dates : le 3 novembre à Dammarie-les-Lys, du 5 au 15 novembre aux Folies Bergères à Paris, le 7 décembre à Agen. Suite aux annonces d’Emmanuel Macron avec un couvre-feu instauré samedi 17 octobre dans 8 métropoles de 21h à 6h du matin, n’hésitez pas à aller sur le site de Francis Cabrel pour voir si ces concerts sont maintenus, reportés ou annulés.
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