Laurent Tirard : "Dans Le Petit Nicolas, il n'y a pas un plan que je changerais"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo et se confie. Aujourd'hui, le scénariste et réalisateur Laurent Tirard.
Le Petit Nicolas ou Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté portent sa patte. Laurent Tirard participe jusqu'au 13 juin au festival "Un artiste à l'Ecole", où il échange avec des écoliers. "Ce qui me frappe souvent, c'est qu'ils ne savent pas trop ce qu'ils veulent faire dans la vie. Moi, à 13 ans j'avais décidé que je voulais faire du cinéma, c'était une évidence."
La grande influence pour moi, ça a été mon grand-père. Il était journaliste, et avait un formidable talent pour raconter des histoires. Et je voulais être à sa place, perpétuer cette tradition, et moi aussi avoir des histoires à raconter.
Laurent Tirardà franceinfo
Avant de réussir dans le cinéma, il a été journaliste. "J'ai fait des études de cinéma à New York, et on est persuadés qu'on va sortir de là et qu'on va recevoir un coup de fil d'Hollywood 'Venez vite travailler chez nous, vous avez tellement de talent', et puis ça n'arrive pas, et à un moment il faut gagner sa vie. Studio Magazine venait de se créer, ils avaient besoin de journalistes, je pensais faire ça un an, ça m'a tellement plu que je suis resté six ans."
Mais forcément à un moment, le doute s'installe. "J'avais trente ans, j'étais chez Studio Magazine, mais en parallèle j'écrivais, mais ça ne venait pas, j'ai une collection énorme de lettres de refus. Et un jour en 1997, j'ai envoyé un synopsis à une production de télé, et c'est là que ça a vraiment démarré."
Ecrire pour le cinéma
En 2004, il passe le pas, une décision qui n'a pas été difficile du tout. "Au contraire ! Enfin ! C'est une libération ! J'étais devenu scénariste de télé, et plutôt bon, et j'ai senti que je pouvais me laisser facilement enfermer là-dedans. Je me suis dit qu'il fallait casser tout ça, écrire mon premier film, oublier tout ce que j'avais appris en tant que scénariste, et ça a donné Mensonges et Trahison."
Puis en 2009, adaptation du Petit Nicolas. "C'est le film dont je suis le plus fier en tant que metteur en scène. Autant tous les autres quand je les revoie, je me dis que j'aurais pu faire certaines choses autrement, autant celui-là, je le revois, il n'y a pas un plan que je changerais. C'était un vrai bonheur, à la fois tout ce travail sur la direction artistique, et travailler avec des enfants pour la première fois. C'est une expérience dont je garde un souvenir formidable."
Je me suis beaucoup servi du Petit Nicolas pour parler de mon enfance. Il ne faut pas le répéter, mais les parents dans le film, ce sont mes parents.
Laurent Tirardà franceinfo
Puis il y a eu Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté, une expérience plus difficile. "C'est de la faute d'Alain Chabat. Il a mis la barre tellement haut avec Mission Cléopatre, donc quand on fait un Astérix, on se dit 'Il faut que je fasse à moitié aussi bien que le sien', et on se met une pression de dingue. Je crois que j'ai fait un film trop compliqué, il fallait faire simple. Pour être honnête, je me demande souvent si j'ai bien fait de faire ce film. Je sais que je l'ai fait parce que le petit garçon en moi me disait que c'est ce dont j'avais toujours rêvé, mais en même temps je savais que ça allait être une épreuve."
Laurent Tirard travaille actuellement sur l'adaptation du roman Le Discours de Fabcaro.
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