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"Paris-Seychelles" et "Chou wasabi", les invitations au voyage de Julien Doré

Toute cette semaine, Julien Doré est l’invité exceptionnel du monde d’Elodie. Un tête-à-tête en huit chansons. Aujourd’hui, deux titres : "Paris-Seychelles" et "Chou Wasabi".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Le chanteur Julien Doré sur scène à Vienne (Isère) lors de sa tournée Løve, le 20 juillet 2015 (HERVE COSTE / MAXPPP)

Cinq jours, cinq arrêts sur image sur des titres qui ont marqué un peu plus le lien indéfectible que Julien Doré a tissé avec son public. L'auteur, compositeur, interprète et acteur a vu tous ses albums caracoler en tête des classements. Le dernier, Aimée, n'a d'ailleurs pas fini de nous étonner avec le titre Waf et ses chiens, Simone et Jean-Marc, stars du clip.

franceinfo : Votre tournée démarre bientôt. L'été permet aussi de recharger les batteries, de travailler davantage sur ce qu'on a envie de proposer ?

Julien Doré : C'est un mélange de choses. Je viens de fêter mes 39 ans, donc c'est à la fois une conscience du temps qui passe et en même temps, des jolies choses. Oui, j'ai l'immense chance de vivre grâce à la musique, grâce à ce lien avec le public que j'ai évidemment extrêmement hâte de retrouver.

Prenez-vous le temps de profiter de ce succès ?

Non. Mais c'est un facteur psychologique, c'est-à-dire que ma psychologie fait que je pense que à partir du moment où je suis baigné au quotidien dans ce que j'aime le plus au monde, c'est comme ça que j'agis. Effectivement, je prends assez peu le temps de savourer ce qui s'est passé. Je savoure toujours les instants présents C'est quelque chose que j'ai essayé d'apprendre au fil des années et cela change pas mal la donne au quotidien.

Je me suis demandé quelle place occupait l'artiste dans votre vie. Vous êtes tellement vous. Alors comment arrive-t-on à concilier vie privée, que vous tenez secrète, et cette vie d'artiste ?

Ça s'est rééquilibré ces dernières années, avant même d'ailleurs que je décide de retourner vivre dans le sud et de m'installer à la campagne dans les Cévennes. J'ai fait sauter pas mal de barrières de protection effectivement, mais vous avez raison sur un point, c'est que même si cette balance est équilibrée entre ma vie d'homme et ma vie d'artiste, il y a certaines parties que j'ai besoin d'ultra-protéger : ma famille, ma vie privée. Parce que je sais et vois que parfois, ça peut beaucoup se mélanger et devenir problématique à certains moments. Je n'ai pas envie de ça.

J'ai envie de pouvoir, si je suis sur Instagram, faire partager aux gens qui m'aiment bien, ma vie, déconner avec eux, me moquer de moi-même et puis leur dire très sincèrement un truc qui vient du cœur. Mais, je sais aussi préserver certaines parties qui sont extrêmement personnelles, non pas les préserver de leurs regards, mais les préserver d'une lumière artificielle ou d'un vecteur au travers d'un micro ou d'une caméra qui pourrait les déformer, les transformer ou parfois même pire, faire du mal à ceux qui m'entourent et que j'aime. Je n'ai pas envie de ça.

En 2013, vous avez laissé tomber la barrette de vos cheveux, mais pas cette force d'interprétation et ce regard. Votre regard n'a jamais changé, toujours aussi déterminé. Ça s'est beaucoup ressenti dans l'album Løve.

Il faut préciser qu'effectivement, on lit sur cet album : Løve, mais le 'o' est barré. C'est un mot danois qui veut dire 'lion'.

Il y a douze titres à l'intérieur, parmi lesquels Paris-Seychelles. Un titre qui va se transformer en raz-de-marée. Vous appréhendiez la sortie de ce troisième album ?

Oui, disons que c'était une période un peu particulière parce que l'album précédent, Bichon, passe un peu moins bien auprès du public. C'est une période de ma vie où, de par ma façon d'avoir fait certaines interviews, de m'être exprimé sur l'album, il y a comme un petit décalage dans la compréhension entre ce que j'étais et les personnes dont j'avais besoin pour diffuser mes mots, comme ma maison de disque.

Il y avait comme une forme de doute sur le fait que j'ai la capacité peut-être de continuer à faire ce métier. Quand j'ai senti cela, je me suis dit : mais en fait, c'est très simple, on va faire autrement maintenant. On va arrêter de réfléchir avec un directeur artistique qui va venir me dire si cette chanson, je devrais peut-être en retravailler un peu le texte. On va arrêter ça. J'ai des copains avec qui je m'entends extrêmement bien, mon groupe de musique. J'aime être avec eux. On a la même approche de la musique.

De m'être fait totalement confiance et d'avoir fait confiance à mon entourage, mes proches, ça a changé beaucoup de choses. Cet album, "Løve", a été une nouvelle page pour moi.

Julien Doré

à franceinfo

Ce que j'ai demandé, c'est de me permettre d'aller dans un studio dont j'ai vu des photos à Saint-Rémy-de-Provence, qui s'appelle "La Fabrique". De le réserver juste pendant trois semaines. Partir là-bas tout seul avec mes potes et je reviendrai avec un album. C'est exactement ce qui s'est passé. Personne n'a écouté quoi que ce soit, ni donné un avis ou un regard sur ce que j'étais en train de faire. J'étais dans la dynamique de me dire cet album va s'appeler comme ça, il y aura un lion sur la pochette, c'est ça que je veux faire. Ça va beaucoup m'aider.

Vous êtes quand même le spécialiste des titres improbables comme Chou Wasabi.

Chou Wasabi est une chanson que j'ai coécrit avec mon pote pianiste, Julien. On est chez lui. On a commandé des sushis et on est en train de composer un truc super et je suis en train de trouver ce refrain. Et évidemment, à aucun moment dans la chanson l'expression "Chou wasabi" n'est prononcée, mais je lui dis : "Tiens, c'est rigolo, il a du chou wasabi" et on se dit que ça nous fera notre souvenir du moment où on l'a composée.

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