Un nouvel album de Dani, pour transmettre "des petits moments de printemps, de soleil, de rêve"

Horizons dorés n’est que le 5ème album de Dani et celle-ci l’explique par le fait que durant toutes ces années, elle s’est laissée porter par le vent de l’envie, la sienne et celle des autres, pas par le chiffre : "Je n’ai jamais fait de plan de carrière. Donc j’ai chanté quand j’avais des chansons qui me plaisaient énormément et j'ai tourné quand on m’a invitée au cinéma".

Elle rêvait d’être sculptrice

Garçon manqué, enregistrée en 1966, est la première chanson qu’elle interprète. Une chanson qui ne correspond pas à ce qu’elle écoute à l’époque : "Ça m’avait étonnée car moi j’étais plutôt branchée, par l’adolescence que j’ai eue, ma famille et tout ça, on écoutait plutôt du music-hall". La chanson lui permet de s’émanciper malgré la bien-pensance ambiante : "J’étais une fille rebelle (…) D’aller à Paris c’était 'Oh lala ce n’était pas bien pour une provinciale' !" 

À l’époque, elle est aux Beaux-Arts de Paris, mannequin et a de petits rôles au cinéma. Son objectif à 19 ans est de devenir sculptrice : "Je rêvais d’être sculptrice. Je rêvais de ce volume dans l’espace qui me fascine toujours". Quelques décennies et une jolie carrière plus tard, la voilà avec ce nouvel album comme une petite cerise sur le gâteau de sa vie : "C’est une histoire très jolie. C’est l’histoire d’une rencontre avec cette guitariste, Emilie Marsh, qui a revisité des chansons que j’avais déjà faites et qui a donné un son et un 'coup de soleil' aux arrangements et à des chansons, à des textes et des mélodies. C’est aussi une envie de transmettre un peu de désir, de plaisir dans le monde dans lequel on vit. Des petits moments de printemps, de soleil, de rêve".

Dani, femme libre

Elle qui est montée à Paris pour vivre sa vie, qui a eu trois enfants sans s’ancrer dans une norme ("On m’a traitée de fille-mère parce que je n’étais pas mariée avec le père de mes enfants. Ça m’a marquée parce que c’était ma petite révolution donc ça m’a blessée") a un discours toute en douceur et modération sur le mouvement #MeToo : oui les femmes doivent prendre la parole, dit-elle en substance, mais il faut aussi cultiver les liens avec la gent masculine, éviter les clivages. 

Il faut aussi, il me semble, garder un peu de séduction entre les hommes et les femmes. Il ne faut pas que ce soit catégorique. Moi je suis pour que les femmes soient ou l’égal de l’homme, ou la partenaire de l’homme, et aussi qu’il y ait de la séduction, du velours entre tout ça.

Dani

à franceinfo

Il était une fois François Truffaut 

Dani fait du cinéma, tourne avec de grands metteurs en scène tels que Roger Vadim, Georges Lautner, Claude Chabrol... Au micro d’Elodie Suigo, elle revient sur sa rencontre avec François Truffaut, par hasard, en achetant un pain au chocolat dans une boulangerie. Il la reconnaît puisqu’elle est en photo dans le magazine Mademoiselle Âge tendre, elle lui raconte qu’elle vient chercher son fils à l’école et lui, lui rétorque que ses bureaux de production donnent justement sur la cour de récréation. "Est-ce que je peux venir un jour pendant la récréation ?" lui demande-t-elle. Une curiosité de maman, qui deux jours après est assouvie et par la même occasion, c'est le début d'une grande et belle histoire d’amitié entre eux.

On ne s’est jamais quittés. C’était mon ami, on se parlait beaucoup, on s’écrivait beaucoup, c’était mon confident.

Dani

à franceinfo

L’histoire "Comme un Boomerang"

C’est au début des années 2000, alors que Dani traverse une période très difficile que son ami Etienne Daho lui suggère de chanter à nouveau pour surmonter cette phase douloureuse : "Faut que tu chantes cette chanson". Comme un boomerang (écrite par Serge Gainsbourg) est récupérée dans les cartons et commence la phase d’enregistrements. Etienne Daho enregistre sa voix à vide et l’équipe comprend immédiatement que cette chanson est "un duo fantastique. Comme quoi l’histoire d’une chanson c’est magique !" 

Dani sera en concert (sous réserve de l’évolution des mesures sanitaires liées à la Covid-19) le 24 octobre à Vauréal, le 21 novembre à Magny-Le-Hongre, le 5 décembre au Havre et le 10 décembre au Bataclan à Paris. Le 5 février 2021 à Moissac et le 6 mars 2021 à Hagondange.