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Véronique Sanson : "Ce qui me tue, c'est le temps qui me reste"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo et se confie. Aujourd'hui, la chanteuse Véronique Sanson.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Véronique Sanson le 11 juillet 2018 sur la scène des Francofolies, à La Rochelle (XAVIER LEOTY / AFP)

 Après une période compliquée et une lutte contre la maladie, Véronique Sanson est de retour pour parler de son dernier album, Duo Volatils, sorti en novembre dernier. "C'est un grand bonheur d'être un tout petit peu sortie d'affaire."

Je ne voulais pas m'apitoyer sur mon sort, les gens m'ont envoyé tellement de messages, j'ai vu tellement de bienveillance, ça a été un soutien extraordinaire

Véronique Sanson

à franceinfo

A cause de sa maladie, elle a dû annuler des concerts, une grande première pour elle. "C'était une horreur. Même avec les poignets ou les côtes cassées, une rage de dents, de la fièvre, tout ce que vous voulez, j'allais jouer. Mais là, je n'avais pas le choix. Quand vous avez de la radiothérapie à faire tous les jours, on ne peut pas."

Une épreuve qui change sa vision de la vie

À désormais 70 ans, cette maladie lui a fait notamment prendre conscience du temps qui passe. "La notion de temps est terrible maintenant. On se dit 'Bon, il ne me reste pas beaucoup'. Ce qui me tue, c'est le temps qui me reste. Revoir un printemps, revoir un automne, connaître des nouvelles choses... Et quand je vois aux informations quelque chose qui va arriver en 2030, je me dis 'Ma vieille, t'as pas une chance de voir ça', et là c'est dur."

Lors de son retour sur scène, on l'a sentie plus combative que jamais. "Je n'ai pas lâché mes peurs, elles étaient là, déjà parce que je ne savais pas si physiquement et physiologiquement j'allais tenir le coup. J'y suis allée parce qu'il le fallait. Je me le devais, j'avais envie de les voir."

Quel bonheur de remonter sur scène ! Je suis à vous, et vous êtes à moi.

Véronique Sanson

à franceinfo

Désormais, pas de plan, Véronique Sanson vit au jour le jour. "Je ne pense à rien. Pour l'instant je fais ce que je dois faire, et je le fais du mieux que je peux. Après on verra. Le bonheur, les galères, il faut les accepter avec la même gratitude. (...) Je suis juste une profiteuse de la vie. J'aime la vie. J'aime le printemps, l'automne, les animaux, vivre, les feux de bois, la musique, le théâtre, lire... Il y a une tonne de trucs qui viennent comme ça. C'est pour ça que le temps qu'il me reste est très précieux. Il faut que j'arrive à lire tout ce que j'ai envie de lire, voir tout ce que j'ai envie de voir, et profiter de tout ce dont j'ai envie de profiter."

A-t-elle eu peur ? "Non. Je n'ai pas eu peur. Je me suis dit 'Si je dois mourir, je mourrai.' Pagnol disait 'C'est pas de mourir qui m'embête, c'est de quitter la vie'. Voilà. Quitter la vie. Ça, ça m'embêtait."

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