Vianney se confie sur ses débuts : "Je ne savais pas que la musique serait un métier, je l'ai compris tard"
Vianney est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie. L'occasion de revenir sur cinq moments forts de sa vie avec cinq chansons de son répertoire extraites de ses quatre albums, parmi lesquels le petit dernier, sorti le 10 novembre 2023, qui renferme des duos et des trios : À 2 à 3. En moins de dix ans, il a su s'imposer sur la scène musicale française avec des titres qui célèbrent le sentiment amoureux, la séparation, la famille, la nostalgie, les saisons, la solitude, mais le tout systématiquement avec le sourire.
Ses titres Pas là, Je m'en vais, Veronica, Beau-papa ou encore ses collaborations avec Gims sur le titre La Même ou encore avec Ed Sheeran sur Call On Me, ont d'ores et déjà été incorporées dans toutes les playlists. Un parcours jalonné de nombreux prix comme le dernier en date, en 2024, celui de l’artiste masculin de l’année aux Victoires de la musique. Rangé des concerts pour le moment, celui qui aime vivre en osmose avec son public et les artistes qui font partie de son cercle se dévoile.
franceinfo : Deux éléments semblent être votre énergie : la musique et l'écriture. À quel moment avez-vous découvert que la musique allait faire partie de votre vie ?
Vianney : Très jeune, parce que la musique fait partie de la vie de millions de gens. Je ne savais pas que ce serait un métier. Je l'ai compris tard. Mes premiers souvenirs, mes premiers plaisirs, en vrai, dont je me souviens, c'est la musique dans la voiture, c'était : "S'il te plaît, mets la musique !" Et je sais que ça me faisait du bien. Alors, à ce moment-là, je comprends que toute ma vie, j'aurai ça, c'est sûr, mais comme plein de gens. Il y a des gens qui se posent le week-end, ils écoutent juste de la musique, ça leur fait leur week-end et c'est la force de la musique. Il ne s'agit pas forcément d'en faire.
"Ce qui compte, ce n'est pas d'écrire des chansons ou de faire une carrière, ce qui compte, c'est de laisser une place pour la musique si elle est présente dans nos vies."
Vianneyà franceinfo
Il faut dire qu'à la maison, votre papa jouait du Brassens avec sa guitare que vous avez détourné très vite. Quand on regarde bien, c'est incroyable tout ce que vous ont transmis vos parents.
Je leur dois énormément, mais je leur dis tout le temps. J'essaie de faire preuve de gratitude, mais ce n'est jamais assez. Maintenant que j'ai un fils, tout le monde me dit que ce sont les premières années qui déterminent le reste et j'y crois.
C'est pour ça d'ailleurs que vous avez souhaité, pour l'instant, mettre votre carrière sur scène de côté.
Oui, la tournée m'éloigne trop de chez moi. C'est un sacrifice de temps, d'énergie qui est énorme. Puis, tu es en décalage horaire parce qu'en tournée, tu te couches à quatre heures du matin et quand tu as un bébé, tu te lèves à quatre heures. Physiquement, c'était trop dur, pas compatible et surtout, quand on fait un enfant, il faut être là. On compte beaucoup sur les femmes pour ça, mais les papas sont importants. Forcément, j'essaie d'être présent.
Le point de départ, c'est que vous jouez entre amis les dimanches et qu'il y a un de vos amis qui est déjà convaincu que vous avez une place dans ce monde et qui fait écouter une maquette à la personne qui va devenir votre manageuse.
Oui, cette histoire est drôle parce qu'en fait, ma manageuse, à l'époque, travaillait dans la pub et elle cherchait une voix pour une pub. Il lui fait écouter ma voix en disant : "Il a une voix bizarre et ça peut faire un truc"...
Il y a des vibratos dans votre voix, il y a une espèce d'arpège vocal.
Voilà. Il fait écouter ça et puis à ce moment-là, elle se décide à devenir manageuse et puis petit à petit, elle change de vie et on a vécu de belles années.
Le premier titre que vous publiez, en 2014, c'est Je te déteste, qui part d'un sentiment de colère et de tristesse, c'est lié à votre ex-petite amie, et le public va accrocher. Cette chanson, c'est le point de départ ?
Oui. C'est le premier titre qu'on a sorti. Si tu parles aux jeunes talents, aux débutants, on a un point commun, c'est qu'on fait les malins, on a notre univers, notre truc, mais quand même, les premiers retours sont tellement importants, tellement attendus, on les espère. On espère qu'un jour, on aura plus de dix retours, peut-être une centaine, voire 1 000 retours sur ce qu'on fait. C'est le rêve. Je rêvais de ça. Je rêvais d'avoir juste un retour sur ce que je faisais. Je n'avais que ma manageuse, ma famille et mon producteur, c'était donc un peu léger pour se faire vraiment une opinion de ce que je faisais.
"‘Je te déteste’, c'était vertigineux parce que c'était la première fois que j'avais des retours sur ma musique."
Vianneyà franceinfo
Donc il y a eu Je te déteste sur la colère et puis ce sentiment de manque avec Pas là. Je me rappellerai toujours de cette émotion que cette chanson dégageait et que tu arrivais à nous communiquer. Ça aussi, tu l'as ressenti ?
Ah oui. Les chansons me font du bien quand je les écris. En plus, avec ces premières chansons, il y avait quand même un truc que je ne pourrai plus reproduire, c'est que je les écrivais vraiment sans imaginer qu'elles soient publiées. Je le faisais vraiment pour moi, pour me faire du bien. Et là, quand j'ai écrit Pas là, j'étais étudiant en Angleterre. Ma chambre mesurait huit mètres carrés et j'écrivais là-dedans plein de chansons, pour moi et mes amis anglais. Ils me demandaient de les jouer, mais ils ne comprenaient rien, ils étaient juste contents. Ça m'apaisait. Et forcément, quand je les présente aux gens, même encore aujourd'hui, ça me permet toujours d'exorciser un truc parfois douloureux, en tout cas, à jamais présent. Alors, quand je chante, il y a une émotion qui revient.
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