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Le monde de Marie. En Allemagne, le malaise après les réactions parfois racistes et xénophobes de certains migrants

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un fait passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, l'Allemagne qui essaie de répondre aux réactions antisémites de certains migrants après la décision américaine de déménager son ambassade à Jérusalem.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation à Berlin, le 8 décembre 2017, contre la décision de Donald Trump de déménager l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. (MAXPPP / EPA)

Il y a quelques semaines, la volonté affichée du président Trump d’installer son ambassade d’Israël à Jerusalem a provoqué des manifestations dans le monde arabe, mais également en Europe et plus particulièrement en Allemagne.

L'Allemagne a accueilli près d’un million et demi de réfugiés depuis 2015, conformément aux directives d'Angela Merkel. De nombreux réfugiés venus du Moyen Orient s'étaient joints aux cortèges de manifestants qui protestaient contre le choix de Donald Trump. Lors de ces manifestations, des drapeaux d’Israël ont été brûlés à quelques mètres d’un mémorial de l’holocauste et des slogans aboyés tels que "mort à Israël". Les Allemands sont stupéfaits devant ce qu’ils considèrent être une démonstration de haine totalement incompatible avec leurs valeurs.

Répondre à l'antisémitisme

Comment leur faire comprendre que leur nouveau pays a un passé qui ne peut tolérer ces éructations ? Que faire de plus quand on sait qu'une fois sur le territoire les réfugiés reçoivent non seulement des cours d’allemand, mais aussi des cours sur la culture, sur les valeurs, et sur l'histoire du pays ?

Ces cours ne sont peut-être pas suffisants, se dit-on alors au Parlement allemand où quelques députés travaillent sur la question. L’une d’entre eux propose alors une idée. La meilleure réponse à cet antisémitisme venu du monde arabe avec certains réfugiés est, selon elle, une visite des anciens camps nazis. Une visite obligatoire, est-il même stipulé.

Le ministre de la Justice est très favorable à cette proposition déjà validée par le Congrès juif mondial et le Congrès juif d’Allemagne, mais d’autres voix s’élèvent dans le pays contre cette idée qualifiée de simpliste, et surtout, de contre productive. Quelqu’un de raciste ou de xénophobe ne va pas cesser de l’être uniquement parce qu’il a visité un camp, confie un historien. D’autres pointent, quant à eux, que l’antisémitisme en Allemagne n’est pas le seul fait de ces réfugiés.

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