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Après 16 mois d'attente, la Belgique a (enfin) un gouvernement

On n'y croyait plus ! Après 16 mois de crise, la Belgique sort de l'impasse et va former un nouveau gouvernement, sous l'impulsion d'un nouveau Premier ministre Alexander De Croo.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Alexander De Croo, Premier ministre, à Bruxelles (Belgique).  (ERIC LALMAND / CHANCELLERY BELGIUM PRIME MINIST)

Cela faisait 16 mois, depuis les dernières législatives, que les Belges vivaient avec un gouvernement de transition. Et si on remonte à l'éclatement de la coalition de centre-droit fin 2018, on peut même dire que ça fait 21 mois que la Belgique était privée de gouvernement majoritaire !

Le gouvernement actuel, conduit par la libérale francophone Sophie Wilmès, s'appuyait sur une petite minorité de sièges à la Chambre (38 sur 150). À dix reprises, au moins, les formations politiques, ont essayé de se mettre d'accord sur un projet et sur un nom. Dix fois elles ont échoué. Jusqu'à hier. D'où ce mélange assez élégant de mea culpa et de soulagement dans les mots de Paul Magnette, qui pilotait les négociations. 

On n'a pas toujours montré le bon exemple ces 16 derniers mois. Mais ces 5, 6 derniers jours, je crois que nous avons un peu corrigé le mal que parfois nous avons fait.

Paul Magnette, patron des socialistes francophones

Le patron des socialistes francophones ajoute : "Je n'ai qu'un souhait : que ce moment marque le début d'une nouvelle phase de notre vie politique, marquée par cette confiance qui se reconstituera petit à petit."

Quatre familles politiques, sept partis différents

Le nouveau Premier ministre, Alexander de Croo, 44 ans, prête serment ce jeudi devant le roi Philippe. Alexander de Croo est un Flamand, un libéral.
Pourquoi est-ce lui qui a été choisi ? "On a tiré à pile ou face !" répond à la volée Paul Magnette à la question d'un journaliste. Comme quoi les Belges ne perdent jamais leur sens de l'humour.

La réalité c'est que quatre familles politiques différentes et sept partis au total (un record !) ont du faire des compromis pour former une coalition : les socialistes, qui restent la première force du pays; les libéraux; les écologistes (et pour chacune de ces familles, il faut compter double : il y a la formation francophone et son alter-ego néerlandophone); sans oublier les chrétiens-démocrates flamands. Les nationalistes, pourtant majoritaires en Flandres, restent dans l'opposition.

La première mesure emblématique du gouvernement sera de porter le minimum retraite à 1 500 euros net par mois. Il lui faudra ensuite "tenir" jusqu'en 2024, mais la presse belge est prudente... et rappelle que tout risque "de voler en éclat" lorsqu'on en arrivera à des sujets moins consensuels, dans ce pays considéré comme ingouvernable (541 jours sans gouvernement en 2010-2011).

La coalition "Vivaldi"

Les Belges aiment donner des noms à leurs gouvernements. Il y a eu la coalition orange-bleue en 2007. La coalition "arc-en-ciel", expression utilisée pour la première fois en 1999 pour désigner le gouvernement Verhofstadt I. La "suédoise" avec une majorité de néerlandophones...

Ce nouveau gouvernement, lui, sera donc le gouvernement "Vivaldi". Pourquoi ? Parce qu'il est composé de quatre formations politiques... comme les 4 Saisons du compositeur. On espère surtout qu'elles ne multiplieront pas les couacs et s'accorderont aussi bien que les violons de ce concerto italien !

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