En Angleterre, la pêche à la ligne relance le débat sur les personnes transgenres dans le sport
Becky Lee Birtwhistle Hodges est régulièrement retenue dans l’équipe nationale féminine, depuis cinq ans. Dans ce sport où il faut parfois pêcher dans le vent, dans de puissants courants, la force est un atout. Elle n’en manque pas. D’ailleurs lors de la dernière compétition nationale, elle a été la seule à sortir du poisson.
Cette enseignante de 45 ans a un physique imposant, et c’est le problème selon ses ex-partenaires. Elle a le physique de l’homme qu’elle était à la naissance. Ancien rugbyman, Birtwhistle Hodges peut pêcher dans des conditions hostiles et les démissionnaires trouvent cela "injuste pour les autres nations."
La capitaine de l’équipe d’Angleterre fait partie des frondeuses. Au Mail on Sunday, qui a révélé cette histoire , elle dit agir "sans rancune" mais elle affirme que les compétitrices transgenres sont capables de "lancer la ligne à des distances plus longues" et aussi d’utiliser des "cannes plus rigides et plus puissantes". Elle en arrive à cette conclusion : "Les concurrentes transgenres ruinent notre sport."
Les sélectionneurs ne partagent pas cet avis. Ils estiment d’abord que c’est un sport sans contact donc cette différence de puissance ne pose pas de problème de sécurité. Ensuite, la force donne un léger avantage selon eux, mais moins que "la technique, la tactique, la bonne connaissance du terrain." Des facteurs qui n’ont rien à voir avec le genre.
D'autres sports font face au même problème
Le rugby, le cyclisme et le triathlon empêchent les transgenres de participer aux compétitions féminines. Une décision que la fédération britannique d’athlétisme a fini par prendre il y a deux mois et demi. Argument : "Les athlètes qui ont traversé la puberté masculine sont exclus de la catégorie féminine", tout en précisant que "l’athlétisme doit rester un sport inclusif."
>>> La question des athlètes transgenres aux Jeux de Paris 2024
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