En Arabie Saoudite, la peine de mort et la flagellation abolies pour les mineurs
Pendant que la planète est confinée, tout ne s’arrête pas. Ce matin, nous nous posons en Arabie saoudite, qui vient de mettre fin à la flagellation et à la peine de mort, mais seulement pour les mineurs.
En 2019, l’Arabie saoudite a exécuté 189 personnes, en vertu d’une politique pénale stricte, l’une des plus sévères au monde. Elle détient le 3e record du nombre d'exécutions, après la Chine et l’Iran. Aujourd’hui, il y a dans les couloirs de la mort au moins une dizaine de jeunes hommes, condamnés à l’exécution au sabre. Ils étaient mineurs au moment des faits. Malgré les annonces d'assouplissement de la peine de mort, il subsiste des zones d’ombres, dénoncées par des ONG, notamment sur la rétroactivité de cette loi, et la possibilité de maintenir certains châtiments. Ainsi, la flagellation des mineurs est en théorie abolie, mais certains responsables religieux assurent qu’elle est maintenue pour des crimes graves.
Un pas en avant, mais qui ne va pas changer toutes les pratiques
L’Arabie Saoudite, royaume créé en 1932 et dirigé par une monarchie absolue et islamique, applique une version puriste de la charia. On peut y être exécuté pour adultère, viol, homosexualité, mais aussi pour rebellion politique. 47 personnes ont été exécutées pour des actes de révolte en moins de cinq ans. La flagellation et la lapidation des femmes adultères n’ont pas disparu de la loi. Le pays ne va pas changer du tout au tout en quelques semaines, mais il semble que l’Arabie saoudite essaie de changer un peu l’image médiévale de sa justice. Le jeune Mohamed Ben Salmane, surnommé "MBS", est le fils du roi, mais surtout le prince héritier et le véritable dirigeant du Royaume. Or, d’après les enquêtes internationales, c’est lui qui aurait commandité l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.
Une décision pour redorer l'image de MBS ?
Le prince, au pouvoir depuis 2017, tente de donner une image de dirigeant réformateur et moderne. Ce qu’il a prouvé par quelques gestes récents, comme l’autorisation pour les femmes de conduire et donc cette abolition partielle de la peine de mort. Mais sa politique s’accompagne d’une répression féroce de toutes les oppositions, y compris au sein de sa propre famille.
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