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En Israël, le fabuleux destin d’un Moldave : Lieberman au sommet de sa puissance politique

La planète tourne et ce matin nous posons le doigt à Tel Aviv, en Israël.  Au lendemain des élections et alors que le président n'a pas encore désigné de Premier ministre, Avigdor Lieberman est devenu le "faiseur de roi". 

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman, ancien allié de Benyamin Netanyahou en Israel.  (JALAA MAREY / AFP)

Avigdor Lieberman est un homme sans qui le prochain gouvernement israélien ne peut pas se faire. Et son destin est surprenant. On ne va pas s'attarder sur Benyamin Nétanyahou ni sur Benny Gantz, les deux hommes qui sont en train de demander au président israélien de leur confier le pays. Mais sur ce troisième homme, qui a obtenu huit sièges aux élections à la Knesset et une situation, comme on dit, de faiseur de roi. Il négocie âprement son alliance, son poids, et d’une certaine manière, les choix politiques du pays. Il a 61 ans, il est né en URSS, en Moldavie, mais il émigre en Israël en 1978 où il fait son service militaire, trois ans, avant de devenir videur de boîte de nuit.

C’est un costaud, un dur, qui d’ailleurs parle toujours l’hébreu avec un accent russe, et qui en est fier. Il a aussi passé un diplôme en sciences sociales et se met au service de Benyamin Nétanyahou. On dit même que sans lui, "Bibi" ne serait jamais devenu Premier ministre. Il devient son plus proche conseiller, puis son ministre des Affaires Etrangères et de la Défense.  

Droite laïque contre droite religieuse

Pendant la campagne, Lieberman a dit de Nétanyahou qu’il était un menteur, un tricheur et une crapule. Depuis hier, il dit qu’il fera tout pour que Bibi ne reste pas Premier ministre.  En fait, il a créé dès 1999 son propre parti, Israel Beitenou, attirant le million d’émigrés juifs originaires de l’ex-URSS. Un parti de droite dure, anti-accords de paix, anti-négociations, très virulent contre l’Europe et encore plus contre les Palestiniens.

Mais il a une différence majeure avec Nétanyahou : Lieberman est un laïc, il refuse la pente religieuse qu’a prise son ex-patron. Il ne veut pas des régimes spéciaux pour les juifs orthodoxes, et ne croit absolument pas en un grand Israël religieux. Pour lui, Israël doit au contraire être dirigé par une coalition de droite claire, sans aucune alliance avec les religieux. Une sorte de retour à un Israël d’antan. Sioniste, laïc, et opposé au monde arabe. C’est à cause de cette ligne et de son refus d’une coalition que Nétanyahou a été contraint de dissoudre la Knesset après les élections d’avril dernier. Mais Bibi a sans doute méprisé cet ancien videur de boîte de nuit moldave dont il pensait avoir fait la carrière, et qui est peut-être en train de défaire la sienne.  

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