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En Italie, les statistiques contredisent les déclarations du gouvernement sur le nombre de migrants recueillis en mer par les ONG

Depuis 2018, le nombre de migrants sauvés par les ONG italiennes est passé de 12% à 14%. Soit une différence minime, contrairement à ce qu'affirme le nouveau gouvernement d'extrême-droite italien.

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Giorgia Meloni, le 11 novembre 2022, à Rome. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

En Italie, le nouveau gouvernement d'extrême-droite de Giorgia Meloni tient une ligne dure en matière d'immigration, mais cette posture ne tient pas devant les chiffres. La part des ONG dans les sauvetages en mer est minime.

Cette année, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur italien, les débarquements autonomes, c’est-à-dire depuis des bateaux de fortune ou des navires qui arrivent directement sur les côtes italiennes, représentent un peu plus de la moitié des arrivées (53,2%). Les autres sont sauvés par des tiers et la plupart du temps par les garde-côtes italiens. Seulement 16% de la moitié restante (46,8%) sont recueillis par les ONG.

Cette tendance est la même sous l’extrême-droite : si l'on compare la gestion Salvini, ministre de l'intérieur avec donc l'extrême-droite déjà au pouvoir entre 2018 et 2019, puis la gestion Lamorgese qui lui a succédé, selon l'institut italien ISPI, qui fait autorité en matière de migration, le nombre de migrants sauvés par les ONG passe de 12% à 14%, la différence est donc minime.

Le dispositif européen fonctionne mal

La fermeté du gouvernement est donc toute politique. Pour autant, notons que l'Italie se retrouve seule à gérer ce genre de crise : c'est ce que va dire, lundi 14 novembre à Bruxelles, le ministre italien des Affaires étrangères qui veut faire bouger les lignes. Sur un point, il est possible de lui donner raison : l'accord volontaire de relocalisation européen ne fonctionne pas, là encore chiffres à l'appui.

Ainsi, lorsque des naufragés sont recueillis dans un port, il faut en moyenne trois à quatre mois pour qu'ils soient relocalisés ailleurs en Europe… s'ils le sont effectivement. Car les pays européens ne se poussent pas pour les accueillir. Par exemple, après le premier accord signé à Malte, entre 2019 et 2021, 8 000 migrants devaient être relocalisés : moins de 1 000 l'ont été, en réalité. C’est pire encore après le deuxième accord de juin dernier : ils sont pour l'instant 112 à avoir quitté l'Italie. On en compte 38 pour la France, 74 pour l'Allemagne : l'accord prévoit pourtant 10 000 relocalisations volontaires cette année.

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