En Pologne, des élections législatives incertaines et très polarisées
Les élections législatives se tiennent dimanche 15 octobre dans une Pologne profondément divisée, et si l’on en croit les sondages il n'y a guère qu'une certitude : la victoire du PiS, Droit et Justice, le parti au pouvoir de Jaroslaw Kaczynski. Il est crédité de 37% des intentions de vote et a marqué des points avec l'augmentation des salaires, des allocations familiales et des retraites ; et avec les rabais accordés récemment et très opportunément sur le prix de l’essence.
Mais seul, le parti populiste-nationaliste n’aura sans doute pas de majorité et il devra former une alliance, ce qui semble compliqué, faute de partenaires. Bien plus en tout cas que pour l’opposition, la Coalition civique dirigée par l’ancien Premier ministre Donald Tusk. 30% des intentions de vote selon les derniers sondages mais en mesure de bâtir une coalition avec deux autres partis, la Troisième Voie et la Nouvelle Gauche, chacun crédit d’environ 10% des voix.
Au centre de la campagne : sécurité, inflation, avortement... et UE
D’un côté, Jaroslaw Kaczynski pour le parti au pouvoir Droit et Justice s’est concentré sur la sécurité et la souveraineté nationales. Il souhaite plus d’indépendance pour son pays au sein de l’Union européenne et promet "un avenir sûr à tous les Polonais". Ses partisans voient en lui un leader fort, mais ses opposants l’accusent de diviser les Polonais et de s’attaquer aux droits des femmes.
De l’autre, Donald Tusk, de retour après avoir présidé jusqu’en 2019 le Conseil européen, dénonce "les fiascos" du pouvoir : l’inflation très forte et le durcissement de la loi sur l’avortement notamment. Ses partisans sont facilement reconnaissables avec leur petit cœur blanc et rouge collé sur la poitrine. Début octobre, le mouvement a rassemblé un million de personnes à Varsovie, plus grande manifestation de l’histoire dans la capitale.
Beaucoup de désinformation
Pour le parti au pouvoir, Donald Tusk incarne "le mal absolu". Il est rendu responsable de toutes les difficultés de la Pologne, chômage, inflation, immigration… Il est la cible préférée du PiS, qui l’attaque dans des spots de campagne très violents qui mélangent des images de migrants, des voitures qui brûlent et des agressions contre des femmes. Lors de l’un de ses derniers discours, le chef du gouvernement Mateusz Morawiecki a prononcé une quarantaine de fois le nom de Donald Tusk ou de son parti. Les dirigeants du PiS lui reprochent de représenter non pas les intérêts des Polonais mais ceux de Bruxelles ou Berlin. Selon le gouvernement, son retour au pouvoir serait "une catastrophe."
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