États-Unis : de moins en moins de policiers noirs
C'est le magazine "The Atlantic" qui dresse ce constat : le nombre de policiers noirs aux États-Unis est entrain de s'effondrer.
Le magazine américain The Atlantic avance des chiffres. Depuis 2008, la police new-yorkaise a vu fondre le nombre d'officiers noirs de 14%. Philadelphie : moins 19% depuis 2017. Chicago : moins 12% ces trois dernières années. Los Angeles : moins 24% en dix ans. Même Washington, longtemps en pointe dans le recrutement de policiers issus des minorités, accuse une baisse de 25% en vingt ans. Impossible d'avoir une vision nationale, les États-Unis comptent 18 000 services de police mais le signal envoyé par ces grandes villes est clair : les policiers noirs commencent à manquer.
À la fin des années 80 et au début des années 90, les grandes villes précédemment citées ont fait de la "diversité au sein de la police" une priorité. Avec succès : une police plus représentative à la clé, et une poussée des embauches qui se traduit aujourd'hui par une vague de départs à la retraite. Et pas assez de jeunes officiers noirs pour prendre la relève. Le recrutement faiblit. Un exemple à Chicago : les noirs représentent 37% des candidats, seulement 18% d'entre eux arrivent jusqu'à l'académie de police.
Tensions raciales exarcerbées
Trois lettres : BLM pour "Black lives matter". Plusieurs mois de manifestations et d'émeutes dans le pays, pour dénoncer entre autres les violences policières à l'égard des noirs américains. Une chanson rend hommage au mouvement.
Elle est signée du rappeur canadien Dax, on entend dans le refrain "I can't breathe". La supplication de George Flyod lors de son arrestation et de son meurtre. La justice est passée par là. L'ex-policier condamné, Derek Chauvin, a fait appel. Évidemment la baisse du nombre de policiers noirs au moment où les tensions raciales aux États-Unis sont exacerbées, cela ne va pas aider. Selon une enquête de l'Institut Gallup, en 2020 seulement 19% des adultes noirs américains accordaient leur confiance à la police, le chiffre remonte un peu en 2021 mais reste désespérement bas à 27%. On comprend mieux les problèmes de recrutement.
Des suprémacistes au sein de la police ?
L'autre phénomène inquiétant relève The Atlantic, c'est le risque de voir les idées suprémacistes et d'extrême-droite prospérer au sein de la police. Le FBI s'en est inquiété ces dernières années. Plus récemment, fin septembre, le maire de New York, Bill de Blasio a promis une enquête après des révélations concernant plusieurs policiers new-yorkais et leurs liens avec une milice soupçonnée d'avoir joué un rôle dans l'insurrection du 6 janvier dernier, l'assaut du Capitole à Washington.
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